L'IA, notamment dans ses usages Voix, doit transformer la pratique médicale au quotidien

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Transformation digitale de la consultation médicale : suivez la “voix” de l’IA !

Par La rédaction, publié le 31 octobre 2024

La crise actuelle du secteur de la santé en France met en lumière des défis majeurs : pénurie de médecins, déserts médicaux et surcharge administrative qui accable les professionnels de santé. À cela s’ajoute le besoin de soins d’une population vieillissante et des attentes croissantes en matière de digitalisation de la pratique. Dans ce contexte, l’introduction de l’intelligence artificielle (IA) vocale promet de transformer la pratique médicale en redonnant la priorité à la relation patient-soignant et en réduisant le temps consacré aux tâches administratives.


De Serge Besnard, expert IA pour le groupe Equasens


La pratique de la médecine de ville évolue, les professionnels de santé se regroupent en Maison de Santé Pluriprofessionnelle ainsi que les données médicales doivent être partagées pour la prise en charge d’un patient par plusieurs intervenants. Le recueil d’informations auprès d’un patient, comme par exemple le motif de consultation, les différentes variables de biologie, le questionnement sur le traitement en cours ou un résumé de l’entretien peuvent être chronophages. Les professionnels de santé se retrouvent encore trop souvent pris par les tâches administratives au détriment du temps médical à consacrer à leurs patients. Les enjeux de santé publique multiplient leurs attentes vis-à-vis de la digitalisation de la profession.

Plus de temps pour les patients

C’est dans ce contexte que l’IA vocale se présente comme un véritable atout pour la profession. Bénéficiant d’un bond technologique sans précédent, elle a maintenant le pouvoir d’assister le médecin lors des consultations : reconnaissance vocale, dictée médicale haute performance, pré-rédaction de documents, récupération automatique de données structurées provenant d’analyses biologiques et autres examens… En permettant la transcription en temps réel, elle recueille l’information sans besoin de saisie, libérant ainsi du temps pour l’accompagnement du patient. Elle retranscrit fidèlement les données issues de la consultation, les structure et les intègre automatiquement dans le dossier médical, après validation du professionnel de santé.

Ainsi, plutôt que de focaliser leur attention sur un écran, les praticiens peuvent se concentrer sur les échanges avec leurs patients. Cette intelligence artificielle vocale permet une saisie fluide des informations. À l’issue de chaque consultation, le praticien dispose d’un résumé structuré de l’entretien, avec un tableau de bord synthétique. Pour le praticien, c’est la certitude d’avoir un dossier bien tenu, complet aussi bien pour lui-même ainsi que pour les consoeurs et confrères qui auront à assurer une continuité de soins . C’est un gain important en temps, mais également en sérénité.

Une alliée de la coordination interprofessionnelle

L’IA vocale peut également faciliter la coordination entre tous les professionnels de santé : infirmiers, médecins, kinésithérapeutes ou encore pharmaciens. Elle permet une communication fluide, des échanges d’informations et une interopérabilité indispensable pour un suivi optimal des patients. Ainsi un médecin en visite à domicile pourra retranscrire en temps réel ses observations, qui pourront par la suite être utiles à un kiné pour la passation d’informations (ex: remarque que Monsieur X a des difficultés à se déplacer…)

Vers une santé augmentée 

L’IA vocale représente une opportunité de réinventer le temps consacré à la consultation médicale. D’ici quelque temps, elle ne sera plus une technologie réactive, mais proactive, interagissant avec l’environnement du praticien. Elle pourra ainsi suggérer des actions en temps réel. Elle exécutera des tâches non prévues en réponse à des impératifs : ce qu’on appelle l’IA agentique. Par une simple énonciation du praticien comme “le Dr X doit recevoir un courrier pour ce patient”, l’IA identifiera la spécialité du médecin destinataire, en fonction de l’historique, et le niveau de familiarité dans le ton de correspondance avec son confrère et quel format de courrier utiliser, toujours avec l’objectif de faciliter les tâches administratives des praticiens.

Bien entendu, l’IA doit être envisagée comme un outil d’accompagnement, destiné à assister le travail du médecin, et non à le remplacer. Si elle est bien conçue, en particulier avec le concours de ceux qu’elle ambitionne d’aider, l’IA vocale représente une formidable opportunité pour nos professionnels de santé, de s’affranchir d’une informatique punitive. Celle qui se contente trop souvent de moderniser les pratiques des siècles passés sans les remettre en question. Il est temps pour l’informatique médicale de proposer enfin des outils intelligents qui leur permettent vraiment de se consacrer au soin et de gagner en qualité de vie au travail.

C’est pourquoi il est de la responsabilité de tous les éditeurs de logiciels de santé qui ont la compétence IA, de la mettre en œuvre à bon escient dans les outils qu’ils développent, en écoutant les praticiens dans toutes les phases de l’élaboration. Car c’est seulement ainsi que nous contribuerons à répondre à notre échelle aux défis qui attendent nos soignants.


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