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80 % des ingénieurs devront se perfectionner en IA d’ici 2027
Par Laurent Delattre, publié le 11 octobre 2024
La montée de l’IA générative bouleverse bien des secteurs, bien des métiers et bien des profils à commencer par l’ensemble du paysage de l’ingénierie logicielle. Selon un nouveau rapport de Gartner, 80 % des ingénieurs devront se perfectionner en IA d’ici 2027 pour répondre aux exigences de cette révolution technologique.
Comme le rappelle Philip Walsh, analyste principal chez Gartner, « certaines affirmations prédictives sur les capacités de l’IA ont conduit à spéculer que celle-ci pourrait réduire la demande en ingénieurs ‘humains’ ou même les remplacer entièrement ! ». Se voulant rassurant, il ajoute toutefois que « bien que l’IA transformera le rôle futur des ingénieurs logiciels, l’expertise et la créativité humaines resteront toujours essentielles pour développer des logiciels complexes et innovants. »
Reste qu’on le voit depuis deux ans – et plus encore ces derniers mois avec des outils comme Github Copilot, OpenAI o1-mini, Codestral de Mistral ou encore Gemini Code Assist Enterprise de Google – que l’IA est en train de totalement métamorphoser non seulement le métier de développeur mais d’une manière générale toute l’ingénierie logicielle et toute la chaîne de création des applications.
Selon Gartner, on voit déjà les effets à court terme de cette révolution de l’IA générative dans ce domaines. Elle permet d’augmenter modestement la productivité en soutenant les méthodes de travail existantes des développeurs. Les bénéfices sont particulièrement ressentis par les développeurs seniors dans les organisations aux pratiques matures.
Mais ce n’est qu’un début porté par des modèles IA encore immatures. À moyen terme, l’émergence d’agents IA permettra aux développeurs d’automatiser davantage de tâches. Cela marquera le début d’une ère où la plupart du code sera généré par l’IA plutôt que rédiger par des humains.
Enfin, à long terme, les avancées de l’IA entraîneront l’essor de l’ingénierie en IA. Les organisations auront besoin de plus d’ingénieurs logiciels hautement qualifiés pour répondre à la demande croissante de logiciels optimisés par l’IA.
Ingénieur IA : plus qu’un métier, une nouvelle compétence
« Créer des logiciels animés par l’IA exigera une nouvelle génération de professionnels, les ingénieurs en IA », explique Philip Walsh. « Ces ingénieurs posséderont une combinaison unique de compétences en ingénierie logicielle, en science des données et en ML, des compétences très recherchées. »
Avec la majorité du code générée par des IA, le rôle des ingénieurs consistera à guider ces systèmes et à travailler sur des contraintes contextuelles. Les compétences en ingénierie de génération augmentée par la recherche (RAG) et en traitement du langage naturel (NLP) seront essentielles pour améliorer les modèles d’IA et guider efficacement les agents IA.
Et le long terme évoqué par Gartner pourrait arriver en réalité très rapidement. Selon une enquête de Gartner réalisée auprès de 300 organisations aux États-Unis et au Royaume-Uni, 56 % des responsables en ingénierie logicielle considèrent déjà que le rôle d’ingénieur en IA/ML est le plus demandé en 2024. Et ils pointent déjà un gros manque de compétences quand il s’agit d’intégrer l’IA dans les applications. C’est, selon eux, déjà, le défi numéro un à relever.
Selon Gartner, pour soutenir cette transition, les organisations devront investir dans des plateformes de développement IA. Ces outils permettront de bâtir plus efficacement des capacités en IA et d’intégrer l’IA à grande échelle dans les solutions d’entreprise. « Cet investissement nécessitera de perfectionner les équipes d’ingénierie des données et des plateformes pour adopter des outils et des processus favorisant l’intégration et le développement continus des artefacts IA », conclut Philip Walsh.
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