Opinions
Il est temps de former les “plombiers du digital”
Par La rédaction, publié le 26 août 2013
Pour connecter, réparer, mettre à jour ou expliquer ces nombreux outils et logiciels, les utilisateurs auront besoin de ” plombiers du digital “, les petites mains du numérique de demain.
Désormais, les entreprises ne passent plus au numérique uniquement pour offrir des services à distance. Des enseignes comme la Fnac ou Darty doivent faire davantage que livrer un produit digital. Elles doivent apporter un service à valeur ajoutée, à savoir installer le produit et le rendre compatible avec l’écosystème des objets déjà connectés au domicile des clients.
Cette promesse devient un argument de vente majeur et un élément de fidélisation ; une proximité du “ dernier mètre ” que seul possédait hier le facteur. Demain, les marques devront donc s’approprier un nouveau territoire de services dans la domotique, les soins à domicile, le nomadisme, l’intelligence des objets, ou encore la ville connectée. Pour accéder à ces services, les utilisateurs auront en main un “ patrimoine digital ” qu’il leur faudra mettre à jour, entretenir, réparer ou remplacer.
Ce patrimoine est représenté par les capteurs qui alimentent des bases de données avec des informations issues du monde réel (température, pression, luminosité…), les objets connectés (électroménager, chauffage, alarme…), mais aussi par les applications web, les ordinateurs, les tablettes, les mobiles… et autres périphériques. Or, pour connecter, réparer, mettre à jour ou expliquer ces nombreux outils et logiciels, les utilisateurs auront besoin de “ plombiers du digital ”, les petites mains du numérique de demain.
“Un niveau CAP ou bac suffirait”
Pour les former, inutile de recourir à des cursus longs et parfois élitistes. Un niveau CAP ou bac suffirait pour apprendre les fondamentaux du numérique. Les connaissances n’auront pas besoin d’être celles d’un programmeur ou d’un ingénieur, car à l’image des voitures actuelles, la partie complexe d’un produit, d’une application ou d’un logiciel ne sera accessible qu’en atelier ou au sein des services techniques des marques. Bâtir une formation adaptée aux nouveaux besoins ainsi qu’aux futurs usages apparaît comme incontournable.
Demain, ces interventions s’appliqueront à des domaines aussi variés que l’e-santé, la domotique, les services financiers et les paiements, ainsi que les nouvelles pratiques de distribution, de loisir, de pédagogie, voire de communication sociale. Nombreux sont les acteurs susceptibles de développer en leur sein ou d’utiliser cette profession, afin de créer des services de proximité centrés sur les clients, proposant un réel service après-vente et des modèles de distribution clés en main.
Développer ces nouvelles formations et ces nouveaux métiers constitue un fantastique vivier d’emplois pour accompagner les services de demain. Lequel est dépendant de la capacité d’innovation des grands acteurs du CAC 40, entourés de start up leur servant de relais pour avancer rapidement sur ces sujets. Ces “ plombiers du digital ” seront le lien humain essentiel entre une entreprise et le client final. Pour que le digital ne soit pas vécu comme un processus virtuel, compliqué et déshumanisé, mais comme une réelle aide locale humaine, créatrice de lien social.