Faire payer des frais d’inscription aux étudiants de classes préparatoires ?

[TRIBUNE] Alors que les députés viennent d’accepter un amendement « punitif » à la loi ESR qui impose le paiement de frais d’inscription aux étudiants des classes préparatoires, la présidente de l’UPS réagit vivement.

De quoi s’agit-il ? De faire payer des frais d’inscription aux étudiants de classes préparatoires au même titre qu’à leurs camarades de l’Université. Rien de particulièrement choquant à première vue, surtout si ce sont des frais “symboliques” ! Mais quand on lit qu’il faudrait faire payer des frais d’inscription à ces étudiants “compte tenu de leur origine sociale”, on s’interroge. D’autant plus que l’exonération des Boursiers ne semble pas aller de soi pour le rapporteur qui signale en passant que les Boursiers “pourraient bénéficier d’une dérogation”. Ce pourraient inquiètent.

Ce n’est pas un amendement symbolique, c’est un amendement punitif, construit sur des idées reçues qui ont la vie dure. Les classes préparatoires ne créent pas les inégalités, elles héritent de celles générées par le système d’enseignement primaire et secondaire. Des études de cohortes de l’Inspection générale prouvent même qu’elles réussissent à les atténuer. Réduire les inégalités, permettre aux étudiants de développer leurs talents quel que soit leur milieu d’origine, c’est le combat quotidien des professeurs de classes préparatoires, face aux pesanteurs et blocages sociaux contre lesquels ils n’ont comme armes que l’élévation du niveau d’éducation.

Alors, qu’on perçoive des frais d’inscription des étudiants de classes préparatoires, pourquoi pas ? Mais pour de bonnes raisons, en regard de vraies prestations, parmi lesquelles la suppression des frais d’inscription aux concours en fin de deuxième année semble une bonne piste. Pour certains étudiants, ces frais dépassent les 1 000 euros.