Small is beautiful : le prochain Graal collaboratif?

Pour convaincre les salariés en entreprise de passer au collaboratif, essayons d’abord de résoudre leurs problèmes d’organisation individuelle.

Le succès de toute organisation repose sur ses hommes et sur leur capacité à travailler ensemble, en équipe. De là est née le concept de l’entreprise sociale et ses promesses d’ouverture ou d’efficacité collective. Alors pourquoi est-ce si difficile d’attirer les foules vers le collaboratif ?

Alors que les plate-formes sociales s’enrichissent chaque jour de nouvelles fonctionnalités, et que les cabinets de conseil étoffent leurs services pour accompagner la transformation des entreprises, nous sous-estimons un point essentiel : l’individu.

Productivité + Social = moi d’abord

Chaque salarié(e) a la tête dans le guidon. Chacun(e) gère avant tout son quotidien, ses objectifs, son court terme. Tout le reste est secondaire, surtout le bénéfice collectif qui passe toujours après celui des individus et la productivité personnelle. Ajoutons à cela la propension à prendre plus qu’à donner, voire des intérêts personnels divergents, et vous avez les freins très concrets à l’avancée vers l’entreprise 2.0.

Oublier ces vérités revient à bâtir sa stratégie sur des bases très fragiles.

Voici quelques pistes pour permettre aux entreprises de lever ces barrières, obtenir que des individus jouent le jeu et collaborent efficacement vers un but commun.

Mieux s’organiser soi-même avant de collaborer

Regardez votre propre bureau. Vous avez déjà du mal à gérer votre quotidien: votre to-do liste se trouve disséminée entre vos e-mails ( y compris ceux que vous vous envoyez à vous-même), vos blocs-notes, vos Post-it, votre mobile, etc. Vous passez un temps fou, quotidiennement, à gérer votre temps et vos priorités au lieu d’accomplir votre travail. Il faudrait donc commencer par aider chaque salarié à répondre à des questions très simples telles que : où sont mes urgences, que dois-je faire aujourd’hui, quelles sont mes priorités?

Pour réussir à travailler ensemble, mieux vaux avant tout s’organiser correctement au niveau individuel. Impossible de communiquer entre nous, sans savoir déjà où nous en sommes chacun de nous.

Limiter l’envergure du social : l’équipe

Très loin du concept de communauté, l’équipe est un organe productif et resserré, qu’il faut savoir stimuler et orchestrer pour mener à bien ses projets. La grande majorité du travail de chacun repose sur le travail en équipe. Une équipe est faite d’individualités et ces personnes ont constamment besoin de se synchroniser les uns avec les autres pour savoir qui fait quoi, qui est responsable de quoi, où en est l’équipe. Une fois encore, l’organisation de chacun au sein du groupe joue un rôle primordial dans son efficacité.

L’intérêt pour le collectif viendra des bénéfices personnels

Soignons le quotidien de chacun, apportons des bénéfices personnels immédiats et nous devrions voir émerger un intérêt plus prononcé pour le collectif. Dans un monde de plus en plus instable, l’individu est plus que jamais le centre névralgique de la productivité en entreprise. Serait-ce le prochain graal social?

Grégory Lefort

Grégory Lefort