Opinions

Le numérique rend schizophrène

Par La rédaction, publié le 26 décembre 2012

Comment insuffler un cap si les convictions changent tous les six mois ?

Laure de la Raudière, députée UMP d’Eure-et-Loir, a récemment qualifié de « schizophrénique » l’attitude du gouvernement en matière de politique d’aménagement numérique du territoire. Au-delà de toute conviction politique, elle n’a pas tort. Les socialistes, qui avaient pourtant voté pour la propo­sition de loi des sénateurs Maurey et Leroy avant la présidentielle, s’y sont opposés lors du vote à l’Assemblée fin novembre. Présente à l’Hémicycle le jour du vote, Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie numérique, explique qu’en moins d’un an la situation a changé. La majorité poli­ti­que a changé, certes. Pas le problème des inégalités territoriales en matière de haut et très haut débit. Autre manifestation de cette totale incohérence : début décembre, la ministre s’est réjouie de l’adoption du brevet unique européen. Pourtant, il y a également quelques mois, elle s’était déclarée contre.

Pourquoi, sur ces questions, Fleur Pellerin souffle-t-elle le chaud et le froid à quel­ques mois d’intervalle ? Est-ce par manque de compréhension des pro­blématiques et des enjeux du numérique ? Cela expliquerait son incapacité à se positionner clairement, voire à se faire mener par le bout du nez par des lobbies. A en croire cer­tains dirigeants, Fleur Pel­lerin cernerait pourtant très bien ces dossiers. La ministre ferait-elle, donc, de la politique politicienne ? Fort probable. Au final, c’est certainement un subtil mé­lange des deux. Mais dans un cas com­me dans l’autre, comment insuffler un politique industrielle numérique forte au service du développement de l’écono­mie et de la société fran­çaise, si le cap ou les convictions changent tous les six mois ? Madame Pelle­rin a été à bonne école. Souvenez-­vous, Arnaud Montebourg se réjouissait de l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012. Moins d’un an après, il insinuait que le nouvel opérateur n’était pas étranger à la difficile situation économique des opérateurs historiques. Il paraît qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

 

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