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Gouvernance

Mesurer sa trajectoire digitale avec les bons indicateurs

Par La rédaction, publié le 28 juin 2018

Les entreprises sont parvenues à un moment charnière de la révolution digitale. L’écart se creuse entre les plus avancées dans leur transformation et les autres. Alors que les leaders s’apprêtent à engranger la création de valeur attendue de leurs activités digitales, les « retardataires » doivent accélérer leur mutation sous peine de se faire définitivement distancer. Selon notre dernière étude réalisée en Europe et aux États-Unis, 25 % des entreprises se trouvent ainsi dans une situation de fragilité à l’heure de saisir la nouvelle vague technologique de l’intelligence artificielle. Tous les dirigeants considèrent la transformation digitale comme un impératif stratégique. Se pose aujourd’hui à eux la question cruciale du changement des modes de fonctionnement par la mise en place du mode opératoire des start-up, le mode « agile » dans l’ensemble de l’organisation. Un enjeu complexe tant sa mise en œuvre opérationnelle à grande échelle impacte toutes les dimensions et toutes les fonctions de l’entreprise. Alors que la révolution digitale passe à la vitesse supérieure, le pilotage de la transformation devient critique. Il exige à la fois de l’agilité et de la précision.

Nous avons construit un indice du développement digital sur la base de 37 dimensions clés couvrant les 4 grands champs de la transformation : les stratégies digitales ; l’innovation disruptive ; la transformation du cœur de métier ; et, enfin, les fondations comme la technologie ou les compétences. Cet index baptisé « Digital Acceleration Index » (DAI), permet de se situer dans sa trajectoire digitale et d’identifier les actions à engager pour la corriger ou l’accélérer. C’est également sur cette base que nous avons mené notre enquête. En disposant de critères objectifs pour mesurer l’avancement de la transformation des entreprises interrogées, nous avons pu déterminer les bonnes pratiques des champions du digital.

Ces derniers activent trois leviers de transformation. D’abord, ils investissent massivement dans la mise en œuvre de leur vision stratégique. Plus de la moitié d’entre eux mobilisent au moins 5 % de leurs dépenses d’exploitation dans leur offre digitale, l’optimisation de leurs process ou encore leur modèle économique. Le deuxième moteur d’accélération digitale identifié est le développement des compétences et des savoir-faire, que ce soit en interne ou en recrutant des experts. La moitié de ces leaders ont étoffé leurs équipes digitales de plus de 10 %. Enfin, troisième facteur décisif pour réussir sa transformation, l’adoption d’une culture digitale. En effet, les entreprises traditionnelles bien classées dans notre baromètre ont réussi à diffuser dans l’ensemble de leur organisation les méthodes agiles inspirées des pure-players du digital.

Selon notre étude, 85 % d’entre elles développent au moins une de ces trois stratégies. Celles qui les déploient toutes obtiennent un score de sophistication digitale de 16 points (sur 100) plus élevé que la moyenne. Une fois ces bases posées, ces entreprises les plus avancées cherchent désormais à simplifier encore davantage leur système d’information, à personnaliser leur offre de services ou de produits, et à continuer à investir dans les dernières technologies du digital.

Pour les entreprises les moins avancées, l’analyse du baromètre DAI permet d’identifier les principaux points de blocage. L’indice d’intégration du digital dans leurs process et leurs lignes de production est faible. Beaucoup d’entre elles travaillent donc encore sur l’élaboration d’une architecture technologique digitale capable de capter et d’exploiter les données. Réussir à mettre en œuvre une stratégie digitale exige une vision et des objectifs ambitieux, une solide feuille de route, un engagement fort du leadership et des indicateurs de performance. On retrouve ces éléments fondateurs chez tous les champions du digital. Notre baromètre révèle également les bonnes pratiques permettant d’accélérer sa transformation digitale, comme la mise en place d’un « acceleration center » entièrement dédié à la transformation digitale.

Antoine Gourévitch, directeur associé senior au BCG

Patrick Rouvillois, directeur associé, BCG Digital Venture

 

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