Opinions

Entre prudence et curiosité

Par La rédaction, publié le 22 novembre 2012

« Avec Hana, SAP promet de décupler les performances de ses clients »

« Pourquoi prendrais-je une Porsche dernier cri quand ma Golf fonctionne très bien ? » La métaphore vient d’un client SAP intervenant au Sapphire, la grand-messe du géant des applications. Elle résume en partie l’état d’esprit des utilisateurs de l’ERP allemand lorsque l’éditeur les prépare à sa prochaine rupture technologique : échanger leurs bases de don­nées de production pour une structure en mémoire autrement plus rapide, en l’occurrence sa brique Hana. Si celle-ci les sé­duit in­con­testablement pour le décisionnel (plusieurs centaines l’ont déjà mise en pro­duction), ils sont plutôt circonspects dès qu’il s’agit de modifier le socle de leurs applications traditionnelles SAP.Certes, ils restent curieux, intéressés même. Et comment ne pas l’être quand l’éditeur leur promet de décupler leurs performances dans des domaines aussi variés que la gestion de la chaîne logistique, la relation client ou la consolidation financière. Seulement voilà, la vitesse seule ne suffit pas. Les clients en veulent plus. Cette nouvelle puissance de calcul insufflée par la technologie SAP doit générer de nouveaux processus opérationnels, ou du moins induire une rénovation drastique de ceux déjà en place.

Le problème : ces nouveaux pro­cessus restent encore à trouver. Et ce ne sont pas les équipes de SAP spécifiquement chargées de sillonner les entreprises à la recherche de ces processus qui di­ront le contraire… L’autre obstacle à une adoption rapide de cette technique touche un point plus philosophique : la peur de l’inconnu. Plusieurs DSI présents lors de la conférence le disent à demi-mot : ils préfèrent attendre que cer­tains de leurs confrères essuient les plâtres avant de se jeter dans l’aventure. Pas question de prendre le moindre risque d’inter­rup­tion de service.

C’est donc un pari sur l’avenir que fait SAP. S’il réussit, il fera coup double : d’une part, moderniser en profondeur les systèmes transactionnels de ses clients ; d’autre part, couper Oracle des revenus récurrents que lui procure sa base de données.

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights