Gouvernance

Comment savoir si nous sommes de bons DSI ?

Par Mathieu Flecher, publié le 18 septembre 2018

Élus par leurs pairs, les DSI de l’année nous donnent des guides d’évolution de la profession et de ses meilleures pratiques. À l’aune de la vingtième édition des DSI de l’année, interrogeons-nous sur ce qu’est, en 2018, un « bon » DSI.

En janvier sera connu le nom du ou de la DSI de l’année. Un trophée convoité qui, cette année, a pour originalité de ne pas galvauder le terme de « digital », mais de mettre l’accent sur plusieurs caractéristiques qui, en 2018, sont des éléments importants pour distinguer un « bon » DSI.

D’un point de vue académique, il existe trois grandes catégories de DSI :
– Le DSI « keep the light on », DSI minimaliste, dépositaire de la technique et qui fait « juste » tourner la machine informatique.
– Le DSI « stay in the race », qui a réussi à s’intégrer dans une relation fructueuse avec les différentes directions métiers, en leur apportant non seulement un appui technologique, mais aussi un niveau de contribution dans le cadre d’un réel partenariat.
– La dernière catégorie, « change the rule », regroupe les DSI qui non seulement ont su tisser ces relations, mais aussi, à travers le numérique, qui viennent apporter un réel changement au fonctionnement de l’entreprise. Un véritable apport qui, dans le meilleur des cas, vient disrupter et changer le business model de son entreprise. Idéalement, le DSI de l’année sera de cette dernière mouture… Ne nous leurrons pas, de tels candidats ne sont pas légion, car toutes les entreprises n’ont pas un niveau de maturité numérique suffisant pour laisser émerger de tels profils.

Ne perdez pas espoir, chères et chers DSI, car l’édition 2018/2019 du DSI de l’année, qui sera la vingtième du nom,
possède plusieurs catégories qui vont vous permettre de postuler même si vous ne remplissez pas l’ensemble des cases de la « perfection digitale ». Des catégories diversifiées et très représentatives de la modernité qui sied pour se prévaloir d’une évolution vers un réel prix du Numérique : DSI as a service, DSI augmenté, DSI open, DSI orchestrateur, DSI communicant, DSI for good.
Des intitulés « modernes » et, il me semble, très pertinents.

Le DSI as a service souligne la capacité d’accès rapide, pour les utilisateurs, à des solutions as a service, le tout intégré au legacy des entreprises. À ce jour, quel DSI ne veut pas parier sur les outils SaaS ? Outre leur aspect time-to-market ou delivery, ces solutions permettent de satisfaire les utilisateurs en couvrant leurs besoins.
Le prix DSI augmenté, un peu plus technique, sur des technologies relativement avant-gardistes, récompensera celui ou celle qui aura su dans des systèmes complexes, les rendre convergents, tout en incluant au passage des nouvelles technologies comme l’IA, le machine learning, …
Le DSI open sera celui qui aura pu mettre en place un lien social/sociétal avec ses utilisateurs, ses équipes, en ayant implémenté des labs, hackathons, ou d’autres typologies de structures organisationnelles qui cassent un peu les codes conventionnels des organisations des entreprises et de la DSI.
Le DSI orchestrateur, catégorie peut-être la plus conventionnelle de toutes, révèle l’importance du ou de la DSI dans la plupart des organisations conséquentes, celles où il faut jongler avec différents SI de différentes filiales, qu’elles soient internationales ou régionales avec les problématiques que cela recèle, celles où il faut répondre efficacement à la diversité des directions métiers.
La catégorie DSI communicant est pour moi l’une des plus importantes… C’est celle où le DSI, par sa capacité à vulgariser et à communiquer, est apte à faire passer les messages technologiques auprès de directions métiers bien souvent bercées par l’illusion que l’IT est une affaire de spécialistes et de technologies.
Enfin, le prix DSI for good sera attribué au ou à la DSI qui aura su mettre en place pour les salariés et, encore mieux, pour les clients des applications qui changent la vie du quotidien, à travers des outils simples, fonctionnels, et plébiscités dans un cadre où les nouveaux modes d’organisation le permettent.

Que manque-t-il finalement pour attribuer les trophées du DSI de l’année ? Des dossiers solides basés sur des expériences vécues, implémentées et effectives. Pour avoir déjà fait partie du jury, je peux attester que les dossiers les plus valorisants étaient ceux dont les réalisations étaient avérées et significatives. Dans l’attribution des trophées, c’est essentiel. Et c’est aussi une grande qualité d’un ou d’une DSI de pouvoir présenter des dossiers concrets.

D’autres catégories auraient pu être instituées pour qualifier ce qu’un bon DSI est en 2018, en comparaison du DSI de l’année de la première édition. Outre la technicité qui doit être la brique de base, c’est pour moi sans conteste le leadership et sa communication. Mais ces deux qualités ne sont pour autant pas suffisantes… L’une des grandes qualités est aussi de savoir s’entourer de talents. L’aspect RH, la façon de constituer des équipes, est devenu primordial, et le trophée du DSI de l’année ne peut s’acquérir qu’au travers des réalisations menées par un collectif. C’est à la fois l’un des conseils, mais aussi une constatation que les lauréats des années précédentes avaient su intégrer dans leur démarche et dans leur dossier. Être le meilleur entraîneur du monde ne suffit pas à être champion du monde, il faut l’équipe qui va avec. Je suis impatient d’être en janvier 2019 pour découvrir le vingtième cru de cette institution du DSI de l’année ! En ferez-vous partie ?

(*) Mathieu Flecher est le pseudonyme d’un DSI bien réel.
mathieu.flecher at gmail.com

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