RH
Toujours plus de freelance IT en France…
Par Laurent Delattre, publié le 07 février 2019
En croissance exponentielle, l’univers des freelances IT compte toujours plus de jeunes à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Pour les séduire, les entreprises doivent adapter leur politique de recrutement.
Freelance, travailleur indépendant, pigiste… les termes pour désigner le statut du non-salarié en France sont nombreux.
Il y a encore quelques années, ces indépendants étaient relativement peu nombreux, le travailleur IT privilégiant la sécurité de l’emploi à l’autonomie. Mais en une décennie, le paysage du marché du travail a été complètement bouleversé. Selon différentes analyses, le nombre de freelances aurait en effet augmenté de 120% sur les dix dernières années pour caracoler à 900 000, soit plus de 16% de la population active en France !
En préambule du Salon des Entrepreneurs qui se tient du 6 au 7 février à Paris, Club Freelance – la société de placement de consultants indépendants spécialisée dans les domaines informatiques – a cherché à mieux connaitre le profil de ce freelance IT.
Menée auprès d’un échantillon de 5614 indépendants IT de sa communauté, son enquête montre qu’ils sont majoritairement des hommes : 85% contre seulement 15% de femmes. Ils vivent pour l’essentiel en région parisienne (71%), la région lyonnaise arrivant en seconde position mais très loin derrière avec 3,5%. Qualifiée « meilleure ville française pour entreprendre » par le magazine L’Expansion en 2016 et par Les Échos en 2017, la métropole lyonnaise jouit d’un très fort dynamisme, porté notamment par l’informatique et le digital. Le reste des freelances sont globalement répartis à parts égales entre les autres régions de France : Lille 2,9%, Bordeaux 2,5%, Marseille 2,4% et enfin Nantes avec 2,1%.
Coté technologies, ces freelances sont majoritairement des adeptes de SAP FI/CO, de SQL, de Java, d’Angular et enfin de Node JS. Toujours selon l’enquête de Club Freelance, leurs domaines d’expertise se situent (sans surprise si l’on se fie à leurs préférences) du côté de SAP à 29%. L’infrastructure et le cloud computing arrivent en seconde position avec 18%, suivi par les technologies Microsoft (16%) et enfin le développement Web (13%).
La courbe des âges est aussi relativement peu surprenante. Elle montre en effet clairement que ces freelances sont majoritairement des jeunes : 42% sont des juniors avec moins de trois ans d’expérience, suivis par des profils confirmés (moins de 7 ans d’expérience) avec 29%. Les générations seniors ne sont toutefois pas absentes du tableau avec 15% de freelance ayant une expertise de 7 à 10 ans et 14% dépassant les 10 années d’expérience. Autrement dit, porté par une majorité de jeunes qui ne veulent plus travailler dans des structures rigides et trop hiérarchisées, le marché de l’emploi est en pleine mutation.
Les priorités changent : à la recherche d’un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, la nouvelle génération rejette en bloc les méthodes de l’entreprise traditionnelle. Sur un marché de l’emploi IT tendu où les compétences se font rares, cette évolution entraine nécessairement une profonde réflexion sur l’organisation du travail en général et les politiques RH en particulier. Faute de faire évoluer leurs méthodes, les entreprises risquent en effet de se retrouver dans l’incapacité de séduire ces nouveaux talents, qu’il s’agisse de les recruter à demeure ou de se montrer plus attractif que le concurrent au sein des communautés des indépendants.
Source : Club Freelance – Infographie