Cloud
Le Cloud, un accélérateur de performance
Par Antoine Gourévitch, publié le 22 mars 2019
Apparu au début des années 2000, le cloud computing donne aujourd’hui la pleine mesure de son potentiel. Véritable levier d’optimisation des coûts informatiques, d’agilité, de performance et d’innovation, cette technologie est devenue un élément clé de la transformation digitale des grandes entreprises. Freinées par l’inertie des organisations et des contraintes réglementaires -réelles ou perçues-, ces dernières hésitent pourtant à franchir le pas.
Leurs dirigeants cherchent encore à se convaincre de la nécessité de maintenir leurs propres infrastructures. Mais à la vérité, les fournisseurs du Cloud développent à grande échelle des services de haute technologie à un coût optimal et dans un environnement parfois plus sécurisé que les centres internes. Ces géants de l’informatique, Microsoft, Google, IBM, Oracle, Tencent ou encore Amazon ont étoffé leur offre IaaS (Infrastructure as a Service), PaaS (Platform as a Service) et SaaS (Software as a Service). Sur un marché très concurrentiel, ils investissent massivement dans les domaines stratégiques de l’analyse avancée des données, de la gestion des ressources collaboratives, des infrastructures digitales ou encore dans les technologies de pointe comme l’intelligence artificielle et l’informatique quantique.
Les prestataires du Cloud proposent à leurs clients des modèles publics, privés, hybrides ou multicloud et des tarifications à l’usage. Autant d’opportunités de construire une stratégie cloud adaptée aux besoins spécifiques des entreprises.
Nous l’avons observé chez nos clients, une migration dans le Cloud peut générer une réduction des coûts opérationnels de 15 % à 40 %. Mais l’intérêt du Cloud va bien au-delà de cette rationalisation des dépenses de fonctionnement et d’investissements. En s’appuyant sur leurs puissants datacenters, les services informatiques gagnent en performance et en agilité.
L’externalisation du développement et du déploiement d’applications et de services dans ces réseaux virtuels leur permet d’être 30 % à 60 % plus rapides. L’automatisation, les techniques de résilience des données et les process d’accès et de sécurité informatique développés par les plateformes du Cloud améliorent significativement la performance et optimisent la maîtrise des risques. Mieux, certains services comme DevOps favorisent l’introduction de méthodes agiles en cassant l’organisation en silos des fonctions informatiques. Enfin, autre bénéfice du Cloud, les plateformes innovent sans cesse. Elles ont ainsi réussi à construire un réseau global de fibre optique. Leurs infrastructures sont mises à niveau tous les deux ans, contre un rythme de quatre à sept ans dans les centres informatiques des grandes entreprises.
Ces gains de productivité cumulés augmentent la performance de l’activité informatique de 25 % à 50 %. Libérées des tâches standardisées, les équipes informatiques internes peuvent se concentrer sur le développement digital.
Une grande banque internationale a ainsi confié à Google Cloud la gestion de son système de détection de fraudes ou de circuits de blanchiment d’argent, et un distributeur de premier rang européen a migré sur le cloud de Microsoft ses enquêtes consommateurs.
Autre cas d’usage du Cloud, des solutions à forte valeur ajoutée technologique en matière d’intelligence artificielle, d’Internet des objets, de gestion des ressources de calcul et de stockage, ou encore le grid computing.
Quant aux plateformes digitales, elles ont toute leur place dans le Cloud. Un énergéticien, leader sur son marché, abrite sur le réseau virtuel d’Amazon ses applications de domotique et le diffuseur de télévision par satellite anglais Sky a confié à Google Cloud ses plateformes d’applications mobiles.
Certes, les grandes entreprises traditionnelles doivent souvent conserver des activités informatiques en propre et ont des arbitrages stratégiques à faire avant de migrer dans le Cloud. Toutefois, nous en sommes convaincus, le Cloud représente une opportunité impossible à ignorer lorsqu’il s’agit d’optimiser les coûts et d’accélérer l’innovation digitale dans l’entreprise.
Par Antoine Gourévitch, directeur associé senior, Boston Consulting Group