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Record : 10 millions d’IOPS au bench SPC-1
Par Laurent Delattre, publié le 28 mars 2019
Pour la première fois, une baie est flashée au-delà des 10 millions d’IOPS sur le test SPC-1 qui mesure la performance des meilleures baies de stockage dans des conditions réelles d’utilisation.
Parler de performances pures n’est guère en vogue. Pourtant les innovations technologiques ne se limitent pas à une baisse de coûts et une augmentation des services embarquées. Elles influent également sur les performances. Malheureusement il existe un écart entre les chiffres avancés par les constructeurs et ce que les DSI constatent au quotidien.
En matière d’IOPS notamment, chaque constructeur annonce un peu ce qu’il veut. Les indices de performances des baies de stockage sont en effet souvent très théoriques et les opérations en situation réelle n’atteignent jamais les sommets annoncés. D’autant que les mesures des constructeurs sont toujours réalisées dans les conditions de vitesse optimales sans que certaines fonctionnalités avancées comme la déduplication soient activées, alors que c’est un argument de vente majeur et que les entreprises en sont friandes.
D’où l’intérêt des tests du benchmark SPC-1, publiés par le Storage Performance Council. Ils cherchent à mesurer les performances réelles des solutions de stockage dans le contexte des applications métiers avec des workloads en accès blocs et des fonctionnalités devenues clés comme la compression et la déduplication activées.
Pour la première fois, une baie vient de pulvériser le seuil mythique des 10 millions d’IOPS au test SPC-1. Il s’agit de la nouvelle baie DX8900 S4 de Fujitsu, lancée en octobre dernier. La quatrième génération des Eternus DX8900 promettait un boost de performance de 1,3 fois, le support des SSD NVMe, une capacité de stockage doublée et un cache pouvant aller jusqu’à 307 To.
Les promesses ont été tenues à en juger les résultats de la dernière publication du SPC-1. L’Eternus DX8900 S4 a été flashée à 10.001.522 IOPs !
La baie comportait 12 boitiers contrôleurs (dotés chacun de 24 disques SSD de 400 Go, 2 modules de contrôles CM disposant chacun de 768 Go de mémoire cache) et de 12 boitiers de disques (dotés chacun de 24 disques SSD de 400 Go) pour un total donc de 230 To, 576 disques SSD et 192 ports 16 Gb/s. Une configuration qui s’élève néanmoins à 6 millions de dollars soit 71$ le Go et surtout 644$ le KIOPS (644$ par millier d’opérations d’entrées-sorties par seconde).
L’ultra performance se paye donc à prix d’or. Même si le système est loin d’être le plus cher du marché puisque la baie NetApp (certes plus ancienne de près d’un an) AFF A800 affiche un prix au KIOPS de 1154$ (soit près du double) pour des performances qui plafonnent à 2,4 millions d’IOPS.
À titre de comparaison, la baie qui arrive en second en termes de performance, la Huawei OceanStor Dorado 18000 v3, atteint les 7 millions d’IOPS pour un prix au KIOPS de 376$. On notera au passage que le constructeur chinois truste 6 places dans le top 10 des solutions de stockage les plus performantes. Autre point de repère, la baie qui affiche le meilleur prix/performance, avec ses 91$ le KIOPS, est une baie Lenovo ThinkSystem DE6000H mais ses performances plafonnent à 460 000 IOPS « seulement ».
Source :
Storage Performance Council – SPC-1 Benchmark – March 2019