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Bonus 01Business : Les robots, nouveau gisement d’emplois pour la France
Par La rédaction, publié le 20 mai 2013
Le 19 mars dernier, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif annonçait enfin un plan de soutien à la filière robotique française. Un plan qui doit remettre la France dans la course dans un secteur où elle est très en retard.
19 mars 2013, cette date va peut-être rester dans les annales comme le moment où l’Etat français a enfin pris conscience du retard français en robotique. C’est en effet lors du salon Innorobo qu’Arnaud Montebourg a enfin dévoilé le plan France Robots Initiatives, un plan que 100 millions d’euros qui doit replacer la France parmi les grandes nations à l’horizon 2020. Ce « plan Montebourg » pour la robotique est le fruit de plusieurs années de travail, notamment du Symop qui regroupe les professionnels de la robotique industrielle et du Syrobo qui défend les intérêts des concepteurs et vendeurs de robots de services. Car le problème est double pour la France : son industrie, et tout particulièrement ses PME, sont notoirement sous-équipées en robots. Moins automatisées, elles sont moins compétitives que leurs concurrentes outre-rhin et perdent des marchés. C’est l’une des raisons du mouvement de désindustrialisation de notre pays. Le second enjeu est l’émergence d’un nouveau marché : la robotique de service.
Si l’on en croit les études de l’IFR et de l’institut de robotique industrielle de Corée du Sud, les succès du robot aspirateur Roomba de l’américain iRobot ou encore des robots tondeuses à gazon ne sont que le signe annonciateur d’une exposition de ce marché. Aide aux personnes âges, télésurveillance, transport, agriculture, médical, logistique, les usages vont se multiplier et les robots de service vont envahir notre quotidien.
De nombreuses startup se sont créée en France sur ces différents marchés : Medtech dans le secteur médical, EOS Innovation dans la surveillance des sites industriels, Balyo dans la logistique, le cobot d’assistance à l’effortde RB3D pour l’industrie ou encore Fly-n-Sense qui a mis au point un drone civil. Le plan Montebourg va notamment stimuler cet écosystème par le biais de défis, des prix à gagner sur le modèle de ce que réalise la DARPA aux Etats-Unis depuis des années. En outre, l’Etat va soutenir des déploiements pilotes de robots, pour étudier les nouveaux usages : un moyen de soutenir la filière qui a été appliqué en Corée du sud.
Toutes ces PME se sont heurtées au problème du financement de leurs projets : les fonds sont plus habitués à financer des projets de services Internet ou d’applications mobiles que des projets au long cours comme la mise au point puis l’industrialisation d’un robot. L’arrivée d’un fonds spécialisé sur la robotique, Robolution Capital, devrait aider à l’essor des start-up françaises et européennes dans ce secteur. Le fonds créé par Bruno Bonnel disposera de 60M€ à investir, l’Etat a demander à la CDC Entreprises de le soutenir à hauteur de 15M€.
La problématique est toute différente côté robotique industrielle. Ce marché est désormais très structuré et la France compte quelques acteurs bien placés. On trouve Stäubli Robotics et Sepro parmi les constructeurs de robots industriels et des acteurs de premiers plans comme Fives, Actemium, Fabricom ou Clemessy qui conçoivent les usines automatisées. C’est le taux d’équipement des PME française en robot qui pose problème. En 2012, il ne s’est vendu que 3300 robots industriels en France alors que leurs concurrents allemands en achetaient 19.000. Un écart alarmant, d’autant que la Chine est en train d’accélérer ses investissements en robots, à l’image de l’annonce tonitruante de Foxconn qui a annonçait vouloir déployer 1 million de robots dans ses usines. Le plan France Robots Initiatives inclut un volet Start PME qui verra 250 projets de PME soutenues par l’Etat qui va prendre en charge l’étude d’implémentation d’un robot et 10% de l’investissement. En outre, dans le cadre du plan automobile, 2 M€ vont être débloqués pour financer 100 cellules robotiques chez les soustraits du secteur. Une opération qui, comme on l’espère au Symop, devrait faire boule de neige.