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MedTech, la star montante de la robotique médicale
Par La rédaction, publié le 16 avril 2013
Porté par un créateur d’entreprise charismatique, Medtech a mis au point Rosa, un robot dédié à la neurochirurgie. Reconnue comme révolutionnaire dans ce domaine, la PME vient enfin de lever des fonds pour assurer son développement.
L’histoire de MedTech est emblématique de la robotique en France. Le Sénégalais Bertin Nahum, son fondateur est diplômé de l’Insa (Institut national des sciences appliquées) de Lyon et titulaire d’un Master en robotique de l’université de Coventry. Il créé son entreprise en 2002, à Montpellier, avec l’idée de mettre au point un robot pour l’orthopédie. Baptisé Brigit, ce premier robot automatise la préparation des os du genou pour la pose des prothèses.
La technologie est révolutionnaire, et elle intéresse la société américaine Zimmer, leader mondial des prothèses orthopédiques. MedTech vend son robot à l’Américain, mais conserve la propriété intellectuelle de sa technologie : « La raison est simple : on avait développé ce robot sur des fonds propres et on n’a pas pu séduire les investisseurs au moment où on avait besoin de développer la société », déplore Fernand Badano, directeur général de Medtech. Cette vente va permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités et mettre au point Rosa, un robot qui se destine à la chirurgie du cerveau.
Plutôt que de se confronter à l’Américain Da Vinci, qui a déjà vendu son robot médical à plus de 2 000 exemplaires, une machine essentiellement utilisé pour la chirurgie de l’abdomen et thoracique, MedTech a choisi un secteur de la chirurgie où la précision du robot, bien supérieure à celle de la main du médecin, fait merveille. « C’est un marché étroit, mais qui nous a semblé plus abordable, d’autant que nous avions une bonne connaissance de ce marché. En outre, c’est un domaine très valorisant et qui sera pour nous une porte d’entrée vers d’autres types de chirurgies. » Entre le moment de la vente de Brigit à Zimmer et l’homologation de Rosa par les autorités, mil ne s’écoule que deux ans. Rosa est commercialisé en 2009.
Medtech intéresse enfin les investisseurs
Outre le champ opératoire, Rosa se distingue de la machine de Da Vinci par sa philosophie de fonctionnement. Les chirurgiens pilotent le robot américain depuis des postes distants, avec des manettes de commande devant leurs écrans. MedTech privilégie une commande plus directe, mais assistée par le robot : « Avec le logiciel d’analyse, le chirurgien définit à partir des images scanner, IRM et Petscan, le type d’acte à réaliser puis le planifie. Il réalise ensuite l’intervention via le système : ses gestes sont guidés par l’image, le robot jouant le rôle de garde-fou. Il se repère, et réalise l’opération en minimisant au maximum les dégâts possibles. »
Rosa est commercialisé environ 500 000 euros, un investissement lourd en ces temps de disette budgétaire. Outre le fait qu’il réduit le temps de mobilisation d’une salle d’opération, le robot permet une récupération beaucoup plus rapide du patient, et donc limite la durée de son hospitalisation. Une vingtaine de systèmes ont été vendus à ce jour, la moitié du parc ayant été vendu en France, cinq en Amérique du Nord, cinq au Moyen-Orient et en Chine. Depuis, Bertin Nahum a été classé quatrième entrepreneur le plus révolutionnaire au monde derrière Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron par le magazine canadien Discovery Series. L’entreprise est enfin parvenue à intéresser les investisseurs. Elle vient de lever 4,5 millions d’euros et va pouvoir lancer son développement commercial à l’étranger, et concevoir ses prochains robots sans avoir à revendre son Rosa à un Américain !