Cloud
Les fournisseurs IT survivent tant bien que mal à la crise
Par La rédaction, publié le 24 octobre 2011
Seuls les fournisseurs qui se sont démenés pour enrichir leurs catalogues parviennent encore à faire progresser leur chiffre d’affaires.
Les effets du rebond de la crise ne se font pas sentir de la même manière chez tous les fournisseurs de l’IT. Parmi ceux qui souffrent, HP, Dell, Fujitsu et Cisco s’engluent dans des matériels dont les ventes ne progressent que symboliquement depuis 2008. Leo Apotheker, PDG de HP durant l’année passée, prédisait qu’il faudrait passer à la vente de logiciels et de services pour s’en sortir. Il s’est fait licencier juste après par ses actionnaires, sans que l’on sache vraiment si c’était parce qu’il l’avait dit ou parce qu’il ne l’avait pas encore fait.
John Chambers, le PDG de Cisco, explique maintenant lui aussi que les services sont une solution pour supporter la crise : « Pour notre prochaine année fiscale, nous nous occuperons plus d’aider nos clients à utiliser intelligemment leurs réseaux », a-t-il ainsi déclaré à une assemblée d’analystes financiers à la fin de l’été.
Vendre du cloud pour se protéger de la crise
L’exemple que tout le monde aimerait suivre est celui d’IBM. En un an, les ventes de ses serveurs n’ont progressé que de 4 %. En revanche, ses services d’accompagnement en Green IT (Smarter Planet) ont fait un bond de 50 % et le chiffre d’affaires de ses services de cloud a été multiplié par deux. Si bien qu’avec sa progression de 15 % en un an, IBM ne semble même pas affecté par la crise.
Le cloud a presque autant sauvé la mise à Microsoft. L’éditeur affiche un CA 7 % meilleur qu’il y a un an, grâce aux bonnes ventes de licences Saas (gamme Dynamics, + 17 %) et d’infrastructures de cloud Iaas (+ 10 %). Celles-ci compensent une distribution de Windows 7 en progression minimale (+ 2 %).
Tout ou rien pour les fabricants de PC
Il faut dire que les ventes de Windows sont calées sur celles des PC, lesquelles n’ont augmenté que de 3,2 % en un an, soit deux points en dessous des prévisions initiales de Gartner et d’IDC.
Fait remarquable, les résultats des fournisseurs de PC divergent tellement d’une marque à l’autre qu’ils reflètent moins l’effet de la crise sur leurs ventes que leur aptitude à l’anticiper. Ainsi, le chiffre d’affaires de Dell, qui a cru bon de geler ses investissements en innovations, a chuté de 1,4 %. Celui d’Acer, qui s’est évertué à proposer des netbooks alors que ses clients réclamaient des tablettes, s’est effondré de 23,2 %.
Pendant ce temps, Lenovo a enrichi son catalogue avec des smartphones et Apple avec l’iPad2. Cela a créé un effet domino : Lenovo est subitement devenu le second plus important vendeur de PC et Apple a pour la première fois vendu 26 % de Mac en plus en l’espace d’un an.
Il y a aussi ceux qui n’y sont pour rien dans leurs bons résultats. Avec 5,3 % d’augmentation, les ventes des PC de HP ont manifestement profité de l’annonce de leur arrêt prochain. Citons aussi Intel, dont le chiffre d’affaires trimestriel dépasse pour la première fois les 14 milliards de dollars, manifestement parce que les constructeurs ont anticipé à tort une sortie de crise et se sont précipités sur les composants avant qu’il y ait pénurie.