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IBM Think 2022 : Ce que les DSI doivent en retenir…
Par Laurent Delattre, publié le 17 mai 2022
Du quantique, de l’IA, du cloud hybride et… de l’AWS ! La conférence IBM Think 2022 était tournée vers les problématiques d’aujourd’hui qui trouvent leurs solutions dans des technologies d’aujourd’hui ou à venir.
IBM a renoué la semaine dernière avec les grandes conférences en présentiel avec son évènement annuel IBM Think 2022 que se tenait à Boston. C’est aussi le premier évènement Think depuis le split de l’ancien « Big Blue » en deux entités totalement indépendantes : IBM et Kyndryl.
Partenaires et clients étaient donc conviés à échanger autour des problématiques de transformation et de modernisation, notamment au travers du Cloud Hybride et de l’IA. « La technologie est désormais la source d’un avantage concurrentiel, la transformation numérique ouvrant la voie. Nos clients et partenaires font confiance à IBM pour fournir l’innovation derrière le cloud hybride, l’IA et les solutions de conseil qui contribuent à assurer leur succès », explique Arvind Krishna, président-directeur général d’IBM. « Nos évènements Think montrent comment IBM co-conçoit en appui sur un écosystème en pleine expansion pour progresser sur les questions les plus pressantes auxquelles les entreprises et la société sont confrontées aujourd’hui. ». « Nos évènements Think » car IBM va décliner son évènement international en évènements locaux. Le Think Tour fera ainsi un stop à Paris le 8 Juin.
En attendant, voici ce que l’on doit retenir de cette conférence Think 2022 à Boston. Une conférence très centrée sur le consulting IBM et sur le pur écosystème d’IBM « nouvelle version » contrairement à l’autre évènement organisé par Red Hat en parallèle, le Red Hat Summit 2022, où Kyndryl a même fait une apparition. Mais dans un monde où le cloud hybride s’entend aussi multicloud, l’IBM Think 2022 avait un invité surprenant : AWS.
Des milliers d’ordinateurs quantiques en 2025
« Le quantique est un domaine plein d’incroyables promesses » a rappelé Arvind Krishna en introduction. Le constructeur a profité de sa conférence pour réactualiser ses roadmaps quantiques autour du matériel et du logiciel. IBM espère ainsi produire un ordinateur 4000 qubits en 2025, fruit de trois technologies qui seront préalablement expérimentées :
1 – l’intercommunication d’ordinateurs quantiques pour créer des systèmes modulaires (qui sera expérimentée en 2023 en reliant des systèmes Heron à processeur 133 qubits) ;
2 – la création de processeurs quantiques « multi-puces » avec des coupleurs « puce à puce » donnant l’illusion d’un seul processeur et d’un seul système (technologie qui sera expérimentée en 2024 avec Crossbill, un système 408 qubits) ;
3 – l’interconnexion de processeurs « multi-puces » par des liens de communication quantique afin de permettre une « parallélisation quantique » (technique expérimentée avec Flamingo un système 1386 bits combinant au moins 3 processeurs multi-puces de 462 qubits).
En combinant ces trois approches, IBM espère ainsi pouvoir délivrer dès 2025 une machine Kookabura dotée d’au moins 4158 qubits !
Bien évidemment, ces approches matérielles doivent aussi s’accompagner de multiples innovations en matière de logiciels quantiques puisqu’il faudra imaginer les couches systèmes permettant de masquer la complexité des assemblages matériels mais également créer de nouvelles techniques de correction des erreurs quantiques.
IBM estime qu’il commercialisera plusieurs milliers de machines quantiques à destination des entreprises et organisations à l’horizon 2025.
IBM adopte Rise with SAP pour ses besoins propres
IBM s’est lancé dans un gigantesque chantier de modernisation de son SI interne qui, à terme, servira également ses clients qui envisagent une modernisation similaire. En appui sur le programme « Rise with SAP », Big Blue est en effet en train de basculer son ERP hébergé sur des serveurs on-premises vers du SAP S/4 Hana hébergé sur des serveurs IBM Power10 sous RHEL (Red Hat Enterprise Linux) au sein de son propre cloud. IBM va ainsi consolider 300 instances ‘on-prem’ en une seule instance cloud globale et migrer plus de 375 To de données SAP.
Un chantier pharaonique qui va également permettre à IBM de proposer à ses clients d’héberger leurs systèmes S/4 HANA sur des serveurs Power dans son cloud via le programme d’accompagnement « Rise ».
IBM compte plus que jamais sur l’IA
Le nouvel IBM tel que l’a redéfini Arvind Krishna est focalisé sur deux technologies jugées « les plus transformationnelles de notre époque » : le cloud hybride et l’IA.
Le cloud hybride était un des thèmes forts de ce Think 2022 mais les principales annonces étaient réservées à la manifestation Red Hat Summit 2022 qui se tenait en même temps, dans la même ville.
L’IA en revanche était une des stars du Think 2022. IBM a dévoilé les résultats d’une nouvelle étude démontrant qu’une nouvelle étape avait été franchie en matière d’adoption. 35% des responsables interrogés déclarent utiliser l’IA dans leur activité. Et 30% des employés considèrent que les nouveaux outils d’IA et les fonctionnalités IA intégrées à leurs logiciels leur font gagner du temps. Mais la confiance en l’IA reste un sujet à adresser : 61% des entreprises n’ont pas de processus pour s’assurer de l’explicabilité des décisions prises à l’aide de l’IA et 68% n’ont pas de mesures pour suivre les variations de performance et les dérives des modèles.
IBM a ainsi annoncé une ouverture plus large de l’accès anticipé à sa technologie Watson Orchestrate qui vise à moderniser les opérations IT par de l’automatisation pilotée par l’IA.
IBM s’acoquine avec AWS
Enfin, et surtout, IBM a annoncé un vaste partenariat stratégique avec AWS afin d’offrir l’essentiel de son portfolio logiciel sous le cloud d’Amazon : durant les 18 prochains mois, 19 des principales offres SaaS d’IBM seront disponibles sous AWS par le biais de ROSA (Red Hat OpenShift Service on AWS).
Parmi ces services on notera notamment la présence d’IBM DB2, IBM Observability by Instana APM, IBM Maximo Application Suite, IBM Security ReaQta, IBM Security Trusteer, IBM Security Verify, IBM API Connect, et même le tout nouveau IBM Watson Orchestrate !
Ces services IBM SaaS sur AWS viennent s’ajouter à la trentaine de logiciels IBM déjà disponibles dans la Marketplace AWS.
En outre, avec plus de 10 000 certifications AWS et 13 compétences AWS, IBM rappelle qu’IBM Consulting et IBM Security Services peuvent aider les clients à construire et à déployer des Workloads modernes, sécurisés et plus intelligents avec IBM Software on AWS.