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L’ANSSI a trouvé son nouveau directeur général
Par Laurent Delattre, publié le 05 janvier 2023
C’est donc Vincent Strubel, un ancien de la maison ANSSI, qui aura la lourde tâche de succéder à Guillaume Poupard parti chez Docaposte.
Nommé hier en conseil des ministres sur une proposition de la Première ministre Elisabeth Borne, Vincent Strubel prend la direction générale de l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI).
Ce polytechnicien (tout comme Guillaume Poupard ou Elisabeth Borne), ingénieur général des Mines, connaît bien la maison. Il y a fait ses armes dès 2005 en tant qu’expert cybersécurité alors que l’ANSSI s’appelait encore la DCSSI.
Après avoir été nommé chef du laboratoire de l’ANSSI puis chef de la division Scientifique et technique et chef de la sous-direction Expertise, il quitte l’agence en juillet 2020 pour prendre la direction du très confidentiel OSIIC, l’opérateur qui assure les communications sécurisées de l’État. Né de la fusion du CTG (centre de transmission gouvernemental) et de la sous-direction Numérique de l’ANSSI, l’OSIIC compte 300 civils et militaires. Ce service à compétence national s’est finalement révélé un bon tremplin pour Vincent Strubel qui prend donc la direction générale d’une agence qu’il connaît bien et qui est forte aujourd’hui de plus de 600 experts de la cybersécurité.
« C’est un immense honneur pour moi de revenir à l’ANSSI pour en prendre la direction générale » déclare ainsi Vincent Strubel. « J’ai la grande joie de retrouver des équipes formidables, dont le savoir-faire est unanimement reconnu. J’ai la chance de prendre mes fonctions en ayant à mes côtés Emmanuel Naëgelen, directeur adjoint de l’agence depuis janvier 2021. Nos défis sont nombreux, mais nous saurons les relever avec l’exigence et le sens de l’intérêt général qui caractérisent l’agence depuis sa création ».
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La tâche s’annonce ardue. D’abord parce que les menaces n’ont jamais été aussi nombreuses et complexes. Ensuite parce que le climat géopolitique international a de multiples répercussions cyber aussi bien sur le terrain civil, public que militaire. Par ailleurs, le poste a pris une dimension de plus en plus politique avec le besoin d’une Europe à la fois souveraine et performante dans les domaines de la cybersécurité et du numérique en général. Enfin parce qu’il ne sera pas évident de succéder à Guillaume Poupard tant le personnage est devenu incontournable dans l’écosystème cyber français. Sous son « règne », l’agence a pris une toute autre dimension avec notamment la directive NIS, la certification SecNumCloud, la définition des OIV et OSE, les créations des CSIRT régionaux, de l’observatoire des métiers de la cybersécurité, et du Campus Cyber.
Guillaume Poupard est parti chez Docaposte en laissant quelques grands chantiers ouverts comme la création d’un écosystème de services clouds souverains, l’amélioration de la cybersécurité des DOM-TOM, le renforcement urgent de la cybersécurité des hôpitaux, la mise en place d’une meilleure collaboration européenne en matière cyber, la formation des talents et la sensibilisation des français (avec les 5 minutes de cerveau des français réclamés par Guillaume Poupard qu’il n’a jamais eu).
Une chose est sûre, le quotidien du nouveau directeur de l’ANSSI promet d’être bien agité dès son premier jour…
Le parcours de Vincent Strubel
2023 : Directeur général de l’ANSSI
2020 : Directeur de l’OSIIC
2014 : Directeur de la sous-direction Expertise de l’ANSSI
2012 : Chef de la Division Scientifique & Technique de l’ANSSI
2009 : Chef du laboratoire des architectures matérielles et logicielles de l’ANSSI
2005 : Expert en sécurité des systèmes d’exploitation à la DCSSI (ancêtre de l’ANSSI)
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