Cloud
Comment le constructeur chinois Huawei veut conquérir le cloud
Par La rédaction, publié le 14 juin 2012
Disposant de toutes les briques technologiques nécessaires, le fournisseur chinois met le cap sur le nuage informatique. Avec des solutions de bout en bout, il veut concurrencer les grandes marques telles que Cisco, HP ou IBM.
Huawei, l’équipementier télécoms, un fournisseur de cloud ? L’idée peut surprendre, mais c’est pourtant la réalité. Il y a près d’un an, la société chinoise a mis le cap vers les entreprises, et, dès le départ, elle a défini le cloud comme l’un de ses axes stratégiques. Mais pas question de fournir un service cloud tel que ceux de Google ou d’Amazon. « Nous ne vendons que des briques technologiques », précise d’emblée Jawee Sun, responsable IT Product Line au sein de la division Entreprise.
Côté technologie, Huawei a justement tout ce qu’il faut pour construire des nuages informatiques : une gamme complète de stockage (issue notamment du joint-venture avec Symantec) ; des serveurs-lames et en rack pour datacenters ; des routeurs et commutateurs ; une plate-forme d’administration des ressources virtuelles. Le constructeur chinois a même développé son propre hyperviseur « bare metal », baptisé Cloud OS. « Notre offre est interopérable avec tous les hyperviseurs du marché, tel que VMware ou HyperV. Mais Cloud OS a l’avantage d’être particulièrement optimisé avec nos équipements », souligne Jawee Sun. Impossible de savoir, toutefois, quelle technologie se cache derrière ce Cloud OS. Le logiciel respecte la spécification OVF (Open Virtualization Format) et il est fourni avec une série d’interfaces de programmation pour pouvoir connecter des middlewares.
Privés, publics ou hybrides, tous les clouds sont bons pour Huawei, qui a structuré son offre en solutions verticales et horizontales. Le fournisseur propose ainsi un cloud pour le secteur médical (e-Health Cloud Solution), pour les administrations (e-Government Cloud Solution) et pour les médias (Media Datacenter Solution). Il fournit également une solution de poste de travail virtuel (Cloud Desktop), basé sur le déploiement de clients légers. Huawei revendique d’ores et déjà des clients pour le cloud computing, principalement en Chine. Il aurait déployé Cloud Desktop entre autres pour Hong Kong Airlines, China Unicom et China Mobile. La ville de Shanghai lui a commandé un cloud médical. Celle de Changzhou et la province de Fujian ont opté chacune pour un e-Government Cloud.
Evidemment, Huawei veut aussi gagner des clients en Europe. La crise économique qui y sévit n’effraie pas le fournisseur. « La crise est une opportunité, car le cloud permet de réaliser des économies », explique David He, responsable marketing Entreprise. Pour autant, le dirigeant jure ne pas vouloir s’imposer par les tarifs. « Le cloud est un nouveau marché. La tarification n’est pas si importante que cela. Nous n’allons pas démarrer de guerre des prix », assure-t-il. HP, Cisco et IBM n’auraient donc pas de quoi être inquiets ? Le doute est permis : si Huawei est arrivé si rapidement dans le top 3 des équipementiers télécoms, c’est aussi grâce à une tarification agressive. Les ex-cadres de feu Nortel en savent quelque chose…