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La cognition, le nouvel avantage compétitif des entreprises
Par Laurent Delattre, publié le 19 mai 2023
Mettre la cognition au service de l’innovation compétitive des entreprises, tel est l’objectif de l’Institut Carnot Cognition. Un salon s’est tenu à Paris le mois dernier pour illustrer la réalité des projets.
Donnant un accès direct à 22 laboratoires de recherche français spécialisés dans la cognition, et plus largement à tous les chercheurs spécialisés, l’Institut Carnot Cognition est un guichet unique destiné aux entreprises.
Détecter une surcharge mentale chez un pilote, diriger un robot avec le regard, analyser la qualité de la relation commerciale entre un vendeur et son prospect, proposer une aide à la conduite dans un véhicule, mesurer la perception du risque sans oublier toutes les applications liées à la santé, les projets numériques impliquant la cognition se déclinent dans quasiment tous les secteurs d’activité.
« Si les entreprises mettent aujourd’hui très souvent en avant le facteur humain dans leur communication, à travers l’expérience client par exemple, les projets de transformation digitale oublient la plupart du temps de se reposer sur l’état de l’art dans le domaine et de faire appel aux chercheurs spécialisés », assène Célestin Sedogbo, directeur de l’Institut Carnot Cognition.
Pour pallier cette faiblesse, l’Institut propose un accompagnement des industriels dans le cadre de projets de recherche contractuels. « La réussite de ces projets passe par une approche transdisciplinaire, impliquant des psychologues, sociologues, linguistiques, spécialistes de l’IA….Nous facilitons l’identification des chercheurs, environ 1000 au total, pouvant répondre aux besoins et le déroulement des projets », résume Célestin Sedogbo.
Des premières applications
La journée R&T Cognition qui s’est récemment tenue à la Cité des Sciences et de l’Industrie a donné un aperçu très concret des avancées dans le domaine. Elles étaient réparties en quatre familles : augmentation cognitive, évaluation comportementale, cognition collective ainsi qu’IA et langage.
Exemple parmi d’autres, le projet Introps veut faciliter la maintenance des jumeaux numériques de robots industriels. À partir de mesures comportementales, physiologiques et subjectives, il propose des recommandations sur l’accompagnement à fournir à l’opérateur, à travers des aides visuelles ou haptiques.
Autre illustration, basé sur des outils déjà anciens d’Eye tracking utilisant de l’infrarouge, le projet EyeTracktion transforme la direction du regard en informations de mouvement. Déjà appliqué pour avancer dans un fauteuil roulant, le projet pourrait s’appliquer à des cas d’usage variés comme les liseuses numériques, les bornes d’information…
Certaines applications, comme Quiso, sont en phase de précommercialisation. Le projet a pour but de quantifier la qualité d’une interaction entre deux personnes à partir d’indices non verbaux. L’analyse des images, en direct ou pas, extrait et quantifie la direction des regards, traduit les expressions faciales en émotions, les sourires notamment, et analyse la gestuelle des bras et des coudes…. Le tout à partir d’algorithmes de machine learning. Le résultat global donne un aperçu de la qualité de l’interaction. L’application pourrait servir pour les relations commerciales, pour les RH… Elle est actuellement sous licence d’exploitation de la Société d’Accélération du Transfert de Technologies, la SATT Nord.