Data / IA
Sapphire 2023 : SAP aussi injecte de l’IA dans ses solutions
Par La rédaction, publié le 01 juin 2023
L’éditeur européen pouvait-il en faire autrement ? SAP a profité de son évènement Sapphire 2023, qui s’est déroulé à Orlando puis à Barcelone la semaine dernière, pour se positionner en tant qu’acteur de l’IA.
SAP a clairement choisi de placer sa conférence Sapphire 2023 sous le signe de l’innovation. Et, dans cette perspective, l’IA était bien évidemment à l’honneur. Pour rappel, l’éditeur outre-Rhin avait démarré plutôt tardivement sur ce sujet par rapport à la plupart des grands acteurs américains même si l’IA occupe le quotidien de ses équipes R&D depuis 2017.
Cette année, l’éditeur saisit les opportunités offertes par les IA génératives avec une ou plutôt plusieurs IA « built for business », garantissant aux utilisateurs de ses solutions des gains supplémentaires, notamment grâce à des processus plus performants. Une façon aussi de sous-entendre que les IA américaines n’ont pas toujours de positionnement Business bien marqué.
Derrière ces annonces se cachent en réalité plusieurs mises en œuvre de l’IA dont, effet ChatGPT oblige, de l’IA générative. Les algorithmes ont été entraînés avec des données métiers dans le cadre de projets de co-innovation avec des entreprises. Une phase d’apprentissage avec les données de chaque client peut être également nécessaire dans certains cas pour des résultats Business plus pertinents. Technologiquement, SAP a misé sur plusieurs approches, développements internes, rachats de start-up comme AskData en 2022, mais aussi partenariat avec de grands éditeurs comme nous allons le voir. SAP vise large et la quasi-totalité de son offre embarque aujourd’hui ces IA ou en embarquera d’ici la fin de l’année.
De l’IA à tous les étages
Côté finances, SAP Business AI va faciliter le contrôle des coûts et réduire les risques. Déjà disponible, cette solution devrait entre autres permettre d’anticiper les retards de paiements et de mieux hiérarchiser les clients à risques. L’éditeur promet la venue prochaine d’une fonctionnalité d’autocomplétion des commandes.
L’éditeur a également présenté une application « compagnon », SAP Digital Assistant, intégrée à SAP Customer Experience, destinée à améliorer l’expérience client, comprendre “augmenter le taux de conversion”. Actuellement en phase de test, ce « compagnon » génère par exemple des scores de prédiction, et avec le recours de l’IA générative, des recommandations et du contenu personnalisé. Selon SAP, il fournit une interface unifiée en langage naturel pour « discuter » avec les solutions SAP et fournir aux utilisateurs une assistance sur mesure, proactive et basée sur leur contexte, afin de les rendre plus productifs.
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Dans un autre domaine, l’éditeur allemand continue à cibler la chaîne logistique avec SAP Transportation Management. L’IA générative sera mise à contribution pour prendre en compte automatiquement les bons de livraison.
Parallèlement, SAP Extended Warehouse Management va utiliser l’IA pour optimiser l’organisation, le stockage et le réapprovisionnement des entrepôts en fonction des caractéristiques et de la demande.
Même l’agriculture, avec SAP Intelligent Agriculture, lancé en 2022, bénéficiera aussi des nouvelles technologies IA de l’éditeur.
IBM Watson et Microsoft Copilot en partenaires
Autre grand module de l’éditeur, dédié aux RH, SuccessFactor s’intégrera avec Microsoft 365 Copilot, la fameuse IA générative au cœur de l’univers Microsoft 365 et qui généralise le langage naturel comme interface homme / machine. Microsoft a construit son Copilot comme une plateforme ouverte capable d’agir (et non simplement discuter) grâce à des Plugins. Avec SuccessFactor, son rôle sera d’automatiser au moins partiellement les tâches liées au recrutement. Il générera entre autres des fiches de poste, les questions d’un entretien de recrutement, ou encore des modules de formation pour faire monter en compétence un salarié. SAP a également annoncé une nouvelle fonctionnalité, pour la fin de l’année, de consolidation des données RH internes et externes, intérimaires, consultants… Le but est d’avoir une visibilité exhaustive sur les ressources en particulier en termes de compétences et de coûts.
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Dans un autre registre, l’éditeur a annoncé le lancement au troisième trimestre de Start, point d’entrée de toutes les applications métiers de SAP dans le cloud public. « Avec SAP Start, les utilisateurs peuvent rechercher, lancer et utiliser de manière interactive des applications fournies dans les solutions cloud de SAP et SAP S/4HANA Cloud. Les nouvelles capacités d’IA de SAP Start seront conçues pour aider les utilisateurs à accroître leur productivité grâce à des capacités de langage naturel et à des informations prédictives » explique l’éditeur. Histoire probablement de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, ce module embarquera l’IA d’IBM dédiée au Naturel Language Processing, Watson. « Les nouvelles fonctionnalités de l’assistant numérique de SAP Start seront étendues à l’ensemble des solutions SAP afin d’aider les responsables et les employés à répondre à diverses questions. En automatisant et en accélérant les tâches courantes, ces fonctionnalités sont conçues pour libérer la productivité des employés et leur permettre de se concentrer sur des tâches plus stratégiques » ajoute SAP.
Ecoresponsabilité : fournir aux entreprises les outils et les données
Bien évidemment, l’IA n’était pas le seul sujet de Sapphire. Sans surprise, les migrations SAP S4/HANA étaient au cœur de bien des débats, et – parce qu’il ne peut en être aujourd’hui, notamment avec les législations européennes en préparation – SAP a également mis en avant ses solutions Green IT. SAP Sustainability Footprint Management est un outil dédié au calcul des émissions de gaz à effet de serre au niveau de l’entreprise. SAP Sustainability Data Exchange est une nouvelle solution d’échanges sécurisés de données entre clients et fournisseurs liées au développement durable.
Bien évidemment, ces annonces ne répondent que partiellement aux attentes d’une bonne partie des clients de SAP. Ces derniers, regroupés au travers d’associations comme l’USF ou l’ASUG, demeurent toujours très focalisés sur la relation client-fournisseur, sur les conditions de contractualisation des logiciels et services, sur le paiement à l’usage et les velléités d’emmener tout le monde dans le Cloud. Et, là, il faudra autre chose que des IA, et probablement encore un peu plus d’humain, pour calmer les points de tension qui persistent…
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