Green IT

Sobriété numérique – LVMH structure ses initiatives au niveau groupe

Par Marie Varandat, publié le 19 juillet 2023

Le groupe de luxe LVHM s’est saisi depuis plusieurs années de la question de l’environnement. Sa DSI a lancé un programme pour porter la bonne parole et étendre les bonnes pratiques dans les filiales.

Chez LVMH, les préoccupations environnementales ne sont pas une nouveauté. Baptisé Life 360 (LVMH Initiatives for the Environment), son programme ambitionne d’améliorer la performance environnementale globale et aussi bien sûr celle de l’IT. Des initiatives ont déjà été lancées « dans plusieurs grandes “maisons” de la holding comme Louis Vuitton, Sephora, etc., assure Alexis Bédeneau, DSI Holdings et Applications Groupe de LVMH. L’objectif est de les coordonner dans une démarche commune. Elle se décline sur trois grands axes : la baisse de la consommation énergétique ; l’éco-conception des applications ; et l’allongement de la durée de vie des produits. » La holding a choisi de se faire accompagner dans ce projet par un cabinet externe. Parallèlement, des responsables « green » ont été désignés dans les maisons.

+ 1 an pour la durée de vie des terminaux
20 % de critères environnementaux dans les appels d’offres IT

Première étape du plan de bataille, la collecte des données devrait s’achever en mars prochain. Elle porte sur tous les chiffres de consommation liés à l’IT. La récolte est effectuée par lots. Le premier concerne les postes de travail, le second, les réseaux et la téléphonie, tandis que le troisième porte sur les datacenters et le cloud. Pour collecter ces données, LVMH fait appel à un prestataire externe. « Les données sont renseignées sur le site de Resilio, un spécialiste de la green IT, afin de disposer d’une plateforme unique », indique le DSI.

Baptisé Life 360 (LVMH Initiatives for the Environment), le programme du groupe LVMH ambitionne d’améliorer la performance environnementale globale et aussi bien sûr celle de l’IT.

Si, au début du projet, la DSI imaginait « benchmarker » ces consommations, elle a depuis abandonné l’idée. « Les SI et les modes de fonctionnement de nos différentes maisons sont trop différents pour pouvoir comparer les données sur des périmètres similaires, explique Alexis Bédeneau. Ces mesures sont interprétées comme des instantanés et ont vocation à faciliter le suivi des progrès dans le temps de chaque entité. »

Chez LVHM, seule la prod fonctionne 24/7

Au-delà de la collecte des données, quelques bonnes pratiques déjà en place dans de grandes maisons sont désormais placées sous la responsabilité des CTO, qui s’assurent par exemple que seuls les environnements de production fonctionneront en 24/7, « ce qui suppose entre autres de bien tagger les VM », souligne le DSI. L’objectif est d’étendre ces actions au sein du groupe.

La deuxième étape, en phase de démarrage, prévoit des actions de sensibilisation, de formation, de conception, d’éco-conception et de mutualisation. La durée de vie des terminaux, de trois à quatre ans selon les maisons, devrait être allongée d’une année. Les appels d’offres vont inclure 20 % de critères environnementaux. Pour anticiper les exigences matérielles des évolutions logicielles, le DSI mise sur l’acquisition de terminaux plus puissants. « Toutes ces actions sont également nourries par des initiatives de terrain qui ont bien fonctionné, comme éteindre tous les terminaux la nuit et le week-end… », ajoute le DSI.

Il faut à l’avenir coder “frugal” au sein de LVMH

Dans le registre éco-conception, Alexis Bédeneau prévoit une optimisation des applications : « Certaines sont très énergivores. Il s’agit de coder “frugal” ». Si les applications en production ne peuvent être totalement réécrites, certaines parties pourront l’être et les nouvelles seront conçues avec ces contraintes.

Au vu des premiers résultats, le groupe n’envisage pas de changements profonds dans son système d’information, mais plutôt dans la manière d’utiliser les outils. La DSI prévoit notamment une analyse des fichiers de configuration des postes et des serveurs pour identifier les outils les moins utilisés. ServiceNow, l’outil d’ITSM en place, va être mis à contribution dans ce but. « Nous allons pouvoir commencer à mesurer finement. Ce qui permettra progressivement d’identifier les pratiques les plus efficaces », conclut le DSI.