Data / IA
7 géants américains de l’IA font des promesses à Joe Biden
Par Laurent Delattre, publié le 24 juillet 2023
Joe Biden a officialisé en personne un accord entre la Maison-Blanche et 7 leaders américains de l’IA générative pour que ces derniers s’engagent à prendre les mesures et actions pour respecter de nouvelles normes en matière de sûreté, de sécurité et de confiance.
« L’intelligence artificielle soulève d’énormes risques pour notre société, notre économie et notre sécurité nationale, mais aussi d’incroyables opportunités. Il y a tout juste deux mois, Kamala et moi avons rencontré les dirigeants des entreprises américaines leaders du domaine pour souligner leur responsabilité de s’assurer que les produits qu’ils fabriquent sont sûrs… Depuis, j’ai rencontré quelques-uns des plus grands cerveaux américains dans le domaine de la technologie pour entendre l’éventail des perspectives, des possibilités et des risques de l’IA. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer que ces sept entreprises ont accepté des engagements volontaires en faveur d’une innovation responsable. Ces engagements, que les entreprises mettront en œuvre immédiatement, soulignent trois principes fondamentaux : la sûreté, la sécurité et la confiance » a ainsi expliqué Joe Biden dans un discours des plus officiels ce Week-End.
Les sept entreprises en question ne sont autres que Amazon, Anthropic, Google, Inflection, Meta, Microsoft and OpenAI.
Des promesses… que des promesses…
Ces engagements s’articulent autour de quatre axes :
>> La sûreté : Ces entreprises ont l’obligation de s’assurer que leur technologie est sûre avant de la rendre publique. Cela signifie qu’elles doivent tester les capacités de leurs systèmes, évaluer les risques potentiels et rendre publics les résultats de ces évaluations.
>> La sécurité : Ces entreprises s’engagent à donner la priorité à la sécurité de leurs systèmes en protégeant leurs modèles contre les cybermenaces, en gérant les risques pour notre sécurité nationale et en partageant les meilleures pratiques et les normes industrielles qui sont nécessaires.
>> La confiance : Ces entreprises ont le devoir de gagner la confiance des citoyens et de donner aux utilisateurs les moyens de prendre des décisions éclairées – en étiquetant les contenus modifiés ou générés par l’IA, en éliminant les préjugés et la discrimination, en renforçant la protection de la vie privée et en protégeant les enfants contre les préjudices.
>> La responsabilité sociétale : Ces entreprises ont convenu de trouver des moyens pour que l’IA contribue à relever les plus grands défis de la société – du cancer au changement climatique – et d’investir dans l’éducation et les nouveaux emplois afin d’aider les étudiants et les travailleurs à tirer parti des énormes possibilités offertes par l’IA.
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Joe Biden a beau affirmer que « ces engagements sont réels et concrets », de nombreuses voix s’élèvent aux USA pour pointer du doigt l’absence de véritables contrôles. Ce ne sont que des engagements volontaires, des promesses morales qui n’ont aucune réalité légale.
« Ces engagements vont aider l’industrie à remplir leurs obligations fondamentales envers les Américains de développer des technologies sûres, sécurisées et fiables qui profitent à la société et soutiennent nos valeurs communes » affirme un Joe Biden décidément très optimiste.
… en attendant plus…
Il précise néanmoins que « réaliser les promesses de l’IA en gérant les risques va nécessiter de nouvelles lois, de nouveaux règlements et une nouvelle surveillance ». Les accords signés qui n’engagent que les bonnes volontés des leaders américains de l’IA ne sont qu’une solution d’attente avant des mesures plus ancrées dans le marbre… et la Loi.
Ce qu’espèrent la plupart des observateurs américains c’est que cet accord ne va pas ralentir la mise en place d’un équivalent du « AI Act » européen, mais au contraire accélérer la publication d’un premier texte s’appuyant justement sur ces accords et voté par les membres du Congrès.
En attendant, il doit s’en suivre un « ordre exécutif présidentiel » qui devrait cependant davantage concerner l’accès aux technologies américaines par la chine que contraindre les géants américains de la Tech à se conformer aux accords. En espérant que, pour une fois, le vieil adage “les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent” soit démenti…
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