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Sobriété numérique – Bordeaux Métropole décline sa stratégie avec méthode

Par Marie Varandat, publié le 26 juillet 2023

En 2021, les élus de Bordeaux Métropole ont voté sept « ambitions numériques ». Le numérique responsable en est un fondement. Depuis, la DGNSI concrétise cette priorité dans toutes ses actions.

Depuis 2016, Bordeaux Métropole pratique « une mutualisation à large échelle entre la métropole et ses communes. Dix-huit villes ont ainsi mutualisé leurs moyens numériques et les SI », souligne Jean-Noël Olivier, directeur général du Numérique et des Systèmes d’information. Au-delà de cette rationalisation, la préoccupation environnementale a été accélérée en 2021. Un vote des élus a mis en avant le numérique responsable à l’échelle du territoire.

Sur le plan opérationnel, « l’idée n’est pas de déployer des technologies pour des technologies, ou de faire la course à la ville intelligente, mais bien d’agir pour un numérique choisi et utile, accessible à tous », indique Jean-Noël Olivier. Pour mesurer l’impact de l’opération, la DSI s’appuie sur des référentiels, dont celui de l’Ademe, et sur l’outil MyITFootPrint de la start-up Aguaro.

6 à 7 ans pour la durée de vie des terminaux

30 % de réduction de la consommation électrique (objectif cible avec la rationalisation des datacenters)

La DSI est aussi scrutée. Le SI est composé d’environ 1 600 applications métiers destinées à 20 000 utilisateurs. Bordeaux Métropole a décidé de faire de leur équipement une priorité car, comme l’indique Mathias Hummel, directeur des communs numériques par intérim : « Il représente actuellement plus de 50 % de notre empreinte carbone. Nous adressons ainsi de façon centrale un triple enjeu autour du cycle de vie des équipements : achats d’équipements reconditionnés ; allongement de la durée de vie ; et gestion de la seconde vie de nos équipements. » Les appareils en fin de cycle sont donnés à des associations locales ou reconditionnés grâce à un partenariat noué avec un acteur de la région, Ecomicro.

Bordeaux Métropole sensibilise ses agents

Parallèlement, des actions de sensibilisation sont menées auprès des agents. « Quand un utilisateur demande un nouvel équipement ou service, le poids CO2 associé lui est donné en retour, illustré par une équivalence en kilomètres parcourus, par exemple », explique Mathias Hummel. Un poids CO2 qui vient s’ajouter à la mesure totale de l’empreinte de la métropole. « Ces calculs permettent de lancer des simulations, ajoute Jean-Noël Olivier. Nous sommes dans une démarche d’évaluation constante et dynamique. »

Aujourd’hui, la ville se prépare aux futures obligations de la loi sur le bilan GES, qui impliquent de prendre en compte les émissions liées aux fournisseurs dans le bilan. Un chantier difficile, notamment parce que les partenaires sont souvent des éditeurs de niche qui ont les mêmes difficultés que les entreprises à mesurer leur empreinte. « Concrètement, nous agissons auprès de nos fournisseurs via un renforcement des critères écologiques et sociaux dans nos marchés numériques, explique Jean-Noël Olivier. Nous avons également augmenté notre niveau d’exigence sur la durée de vie des équipements. Enfin, nous avons aussi initié la mesure de l’empreinte carbone de nos services pour piloter nos stratégies ».

Objectif de réduction énergétique : 30 %

La consolidation des SI sur le territoire, avec la mise en place d’un cloud hybride, devrait permettre de réduire la consommation énergétique de 30 %. Ce n’est qu’un début, les deux re: 30%sponsables de cette stratégie numérique comptent aller plus loin dans la rationalisation en créant des « communs », une démarche qui optimise l’urbanisation du SI en créant des plateformes communes. « Nous envisageons également l’APIsation du système d’information pour limiter les redondances et accessoirement favoriser la réversibilité », précise Jean-Noël Olivier. À l’échelle des citoyens, la métropole de Bordeaux a aussi prévu de renforcer l’accès au numérique pour tous, mais aussi de sensibiliser, tout en facilitant la collecte des équipements numériques usagés.

Jean-Noël Olivier (directeur général du Numérique et des SI de Bordeaux Métropole) : « L’idée n’est pas de déployer des technologies pour des technologies ou de faire la course à la ville intelligente, mais bien d’agir pour un numérique choisi et utile, accessible à tous. »
Jean-Noël Olivier (directeur général du Numérique et des SI de Bordeaux Métropole) : « L’idée n’est pas de déployer des technologies pour des technologies ou de faire la course à la ville intelligente, mais bien d’agir pour un numérique choisi et utile, accessible à tous. »

L’ORGANISATION

Activité : Administration de 28 communes
Budget de fonctionnement informatique : 2 Md€ pour 2023
Effectif : 20 000 agents

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