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Techdays Microsoft : objets connectés et données personnelles

Par Pierre Landry, publié le 13 février 2014

Quel est le dénominateur commun entre les voitures électriques proposées par Blue Solutions (groupe Bolloré), les capteurs Cookies de Sen.se et Flower Power de Parrot ? Tous font partie de la grande famille de ce que l’on nomme les « objets connectés », connectés au cloud bien entendu. Ils étaient, à ce titre, à l’honneur du keynote d’ouverture de ce dernier jour des Techdays de Microsoft.

Sur fond de prévisions plus ou moins alarmistes sur ce qui nous attend dans les prochaines décennies (augmentation et vieillissement de la population, notamment), Bernard Ourghanlian, CTO de Microsoft France, s’est attaché à montrer comment ils pourraient nous rendre la vie plus agréable.
Quel que soit le véhicule Autolib que vous emprunterez, vous serez reconnu et votre voiture sélectionnera votre station radio préférée, vous proposera l’une de vos destinations habituelles, avec la possibilité de réserver votre place de stationnement/recharge dès prise en main du véhicule (un avantage indéniable dans toute grande ville). Les capteurs Cookies de Sen.se (l’inventeur du lapin Nabaztag) mesurent un mouvement, une température, une présence, etc. En les programmant, en associant les règles, il est possible de générer des alertes, d’historiser des mesures, etc., pour toutes sortes d’applications : surveillance, localisation, entrainement sportif… Flower Power de Parrot est de son côté un capteur de température et d’humidité qui, planté dans le même bac que votre yuka, vous préviendra que celui-ci manque d’eau. Et il traitera différemment chacune de vos plantes car il sera connecté à une base de données spécialisée hébergée sur le cloud.
Et Bernard Ourghanlian de rappeler quelques-uns des travaux auxquels ont participé les laboratoires MS Research : la Pillcam, caméra endoscopique autonome pilotée grâce à un champ magnétique entourant le patient, ou encore les lentilles de contact destinées aux diabétiques, capables de mesurer le taux de sucre dans le liquide lacrymal (un domaine dans lequel Google a lui aussi présenté un projet le mois dernier).

Quelle exploitation pour toutes ces données ?
Avec les volumes impressionnants de données potentiellement collectées, faut-il craindre des atteintes à la vie privée ? Selon Rafi Haladjian, fondateur de Sen.se, « Ce n’est pas pire que lorsque vous envoyez vos mails avec Google ou que votre banque enregistre tous les mouvements sur votre compte… »
Il y a fort à parier que les entreprises proposant ces nouveaux produits (avec, sur le mode désormais bien rôdé de l’abonnement, des services connexes s’appuyant sur le cloud) s’emploieront, effectivement, d’une part à garantir une certaine éthique dans l’exploitation éventuelle des données collectées, d’autre part déploieront une grande énergie à sécuriser leur accès. Toutefois, l’adresse IP d’un objet connecté reste en pratique à la portée d’un bon hacker. Et si un yuka aura fort peu à en pâtir, manquant peut-être d’eau pendant quelques jours, il n’en ira pas forcément de même de systèmes plus sensibles (liés à la santé, à la sécurité, etc.) qui dépendront de ces capteurs.
 

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