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Les TuringBots : le futur meilleur ami des développeurs
Par Alessandro Ciolek, publié le 14 février 2024
À l’occasion de sa présentation annuelle, Forrester a dévoilé ses prédictions 2024. Concernant les entreprises et la technologie, plusieurs experts ont détaillé le potentiel et l’impact des TuringBots, qui commencent dès aujourd’hui à se déployer.
C’est au coeur de Paris que Forrester a poursuivi sa tournée européenne des Prédictions 2024. Au cours de mini-conférences, les différents analystes ont partagé leurs visions sur diverses thématiques. Notamment le travail hybride, les fournisseurs de cloud, les politiques de confidentialité et l’IA générative. Au cours de ce dernier sujet, Forrester a mis l’accent sur les TuringBots. Un terme, inventé par le cabinet d’étude en 2020 en l’honneur d’Alan Turing. Cet outil est défini comme un “logiciel alimenté par l’IA qui améliore le développement d’applications et les capacités d’automatisation des équipes d’infrastructure et d’opérations en offrant des fonctionnalités semi-autonomes“. Ainsi, les TuringBots pourraient être utilisés pour planifier, analyser, concevoir, coder, tester, livrer et déployer, tout en fournissant une assistance intelligente sur le code, les processus de développement et les applications.
TuringBots : des gains de productivité de 50% dès demain ?
Diego Lo Giudice, le VP et Principal Analyst chez Forrester, constate l’émergence d’une nouvelle génération de développement de produits logiciels. Actuellement, nous sommes en pleine première phase (de 2020 à 2024) où l’intégration des TuringBots est en cours. Cependant, Diego Lo Giudice soutient “qu’il ne s’agit pas de l’IA qui va nous remplacer, c’est l’IA qui va nous rendre plus puissants“.
Grâce à ce nouvel assistant, une compagnie d’assurance australienne a réussi à produire 80 % de son code pour développer une nouvelle application client. Les gains de productivité sont estimés entre “15% et 20% mais la réalité pourrait dépasser ces estimations“. Des gains qui devraient croître jusqu’à 50% avec la deuxième phase (2024 à 2028). Cette dernière consiste à unir les forces des TuringBots et des développeurs pour les positionner comme des partenaires de travail. Dans un futur un peu plus lointain (2028 et au-delà), Forrester prévoit des TuringBots totalement autonomes, ne nécessitant plus que la supervision humaine. Diego Lo Giudice estime que cette dernière phase “va changer la façon dont nous construisons des logiciels. Cela va avoir un impact significatif sur le cycle de vie du développement logiciel“.
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Les entreprises sont-elles réellement prêtes ?
Cependant, pour intégrer l’IA, y compris les TuringBots, au sein d’une entreprise, il est impératif de disposer de bases de données solides. Comme le confirme Paul McKay, Principal Analyst de Forrester “si vous êtes une organisation qui ne dispose pas d’une bonne base pour ses données, vous n’avez pas de cohérence dans la façon dont vous définissez les données. Pas de data pas d’IA, mauvaise data, mauvaise IA“.
Cette inquiétude semble se conformer à la réalité. En effet au cours des échanges avec les représentants des entreprises françaises présentes à l’événement, certains retours faisaient état de plusieurs lacunes. Certaines sociétés ne disposent ni de Chief Data Officer ni d’une stratégie data clairement établie. À ces problématiques s’ajoute la difficulté croissante d’obtenir les financements nécessaires pour les investissements dans la tech. L’un des participants partage clairement cette vision “pour les équipes du budget on parle chinois“.
Tandis que d’après Forrester, 62% des organisations prévoient d’augmenter considérablement leurs investissements en IA au cours des douze prochains mois, la préoccupation de la DSI demeure la cybersécurité. Transmettre cette priorité aux collaborateurs paraît laborieux “on se bagarre pour que les salariés n’utilisent pas Chat GPT et n’y transmettent pas de données sensibles“. Les RSSI devraient donc être confrontés encore quelque temps à l’intelligence artificielle avant de se lancer dans l’intégration potentielle des TuringBots.
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