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Bases de données Graphes et jumeaux numériques : alliés d’une cybersécurité renforcée
Par La rédaction, publié le 12 août 2024
Comment deux technologies sans rapport direct avec la cybersécurité peuvent-elles devenir des alliés incontournables de la cyber-résilience ? Découvrez comment bases Graphes et jumeaux numériques se combinent pour offrir une vision claire des “chemins d’attaque” potentiels, permettant une identification et une mitigation proactive des risques en cybersécurité.
Par Adrien Boulad, Country Manager, France, Italie & zone ibérique chez Neo4j
Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), le risque de cyberattaque lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est devenu une préoccupation majeure pour toutes les organisations concernées. À l’approche de l’événement, le gouvernement français a élaboré une série de recommandations à l’intention des entreprises, allant du renforcement de la sécurité des réseaux à la mise à jour régulière des systèmes.
Alors que les organisations se concentrent davantage sur leurs stratégies de cybersécurité, le moment est venu de compléter les approches classiques de protection en tirant parti de la puissance de la technologie des bases de données graphes et des jumeaux numériques.
Les cyberattaques : une menace croissante et coûteuse
Dans l’environnement économique numérique actuel, les cyberattaques sont de plus en plus courantes. Par exemple, en début d’année, France Travail a été la cible de cybercriminels, à l’origine du vol des données personnelles de 43 millions de personnes. Plus récemment, plusieurs sites web gouvernementaux tels que ceux de la police nationale, des ministères de l’écologie et de la culture, mais aussi Légifrance, ont été touchés par une attaque par déni de service distribué (DDoS), entraînant d’importantes interruptions de service.
Quel que soit le type d’attaque, les failles de sécurité ont des conséquences considérables, allant d’une baisse de productivité et d’une réputation ternie à des pénalités financières substantielles, pouvant toutes gravement compromettre, directement ou indirectement, la rentabilité et la crédibilité d’une organisation. Le coût moyen d’une violation de données est en hausse, atteignant 4,11 millions d’euros en 2023, soit une augmentation de 15 % en trois ans. L’impact financier est souvent encore plus élevé en Europe, où les entreprises sont passibles d’une amende pouvant atteindre 4 % de leur chiffre d’affaires annuel si elles enfreignent le règlement général sur la protection des données (RGPD), ce qui peut souvent se produire lors d’une cyberattaque. Il est donc impératif que les organisations mettent en œuvre des mesures de réduction des risques efficaces pour éviter d’être victimes de telles menaces.
“Pensez” comme un cybercriminel équipé d’un graphe
Très souvent, les organisations s’appuient sur des listes, telles que les alertes et les outils de reporting des logiciels, pour se défendre contre les attaques. En adoptant cette approche, elles tentent de défendre chaque appareil et composant de leur réseau, ce qui risque de les empêcher d’avoir une vue d’ensemble, de passer à côté de vulnérabilités non détectées et de vecteurs d’attaques potentielles non traités.
Les cybercriminels, quant à eux, sont beaucoup plus opportunistes et recherchent la moindre faiblesse dans l’ensemble du système. En visualisant le réseau comme un graphe, c’est-à-dire un réseau interconnecté de points de données sous la forme d’entités et de relations, ils s’appuient généralement sur un seul nœud compromis pour cartographier et exploiter progressivement les vulnérabilités, en escaladant l’accès jusqu’à atteindre les systèmes et les données critiques.
Pour combler le fossé entre les “défenseurs” et les “attaquants”, les premiers peuvent envisager de construire un graphe de connaissances de leur infrastructure. Les bases de données graphes saisissent la complexité inhérente aux données de sécurité, en permettant aux utilisateurs d’intégrer une série de sources, des outils de sécurité aux fichiers journaux des applications. Les organisations peuvent ainsi visualiser de manière transparente et unifiée leur surface d’attaque ou “kill chain”, ce qui leur permet d’évaluer en permanence les cyber risques en reliant les ressources, les utilisateurs et les activités du système. Ce faisant, les organisations obtiennent une visibilité claire des “chemins d’attaque” et des “failles” dans lesquelles les cybercriminels pourraient s’engouffrer, ce qui leur permet de mieux protéger leurs systèmes.
Le jumeau numérique au service de la prévention
En développant ce graphe de connaissances, une entreprise crée une réplique, ou un jumeau numérique, de son environnement de sécurité interne. Cette réplique reflète l’environnement réel, ce qui permet de prévenir une attaque et d’empêcher qu’elle ne se propage une fois qu’elle a eu lieu. Parmi les mesures préventives, on peut citer l’utilisation du jumeau numérique pour effectuer des tests de vulnérabilité sans perturber les opérations quotidiennes, et faciliter les simulations de cyberattaques, de sorte qu’une entreprise puisse identifier et rectifier tout problème lié à ses protocoles de réponse actuels. Les mesures réactives comprennent l’analyse régulière du réseau dans l’ensemble du système, ce qui permet à l’équipe de sécurité d’identifier les vulnérabilités et de les contenir avant qu’elles ne se propagent dans l’ensemble de l’infrastructure.
La création et l’analyse d’un jumeau numérique basé sur les graphes de l’infrastructure d’une organisation est l’une des mesures les plus efficaces pour rendre sa stratégie de cybersécurité plus performante. Elle s’avère inestimable pour gérer la complexité dynamique et sans fin des vulnérabilités et des menaces en matière de cybersécurité.
Le paysage des menaces de cybersécurité continuant d’évoluer rapidement, les organisations doivent adopter des approches innovantes pour garder une longueur d’avance. L’intégration de bases de données de graphes et de jumeaux numériques constitue une solution puissante, permettant une appréhension complète du spectre d’attaque, ainsi que la découverte de vulnérabilités cachées et une atténuation proactive des risques. En adoptant ces technologies, les organisations peuvent simuler des attaques, tester leurs défenses, affiner leurs stratégies de réponse et améliorer la résilience globale de la cybersécurité sans compromettre les systèmes réels. La convergence des bases de données graphes et des jumeaux numériques façonne d’ores et déjà l’avenir de la cybersécurité, en permettant aux organisations de sauvegarder leurs actifs, de maintenir la continuité et de protéger leur réputation dans un monde numérique de plus en plus complexe.
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