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La « Com » apprend à fonctionner avec la DSI
Par François Jeanne, publié le 30 septembre 2024
Face à des enjeux de digitalisation et de maîtrise de la communication devenus trop importants, les deux directions ont fini par travailler ensemble malgré des difficultés à accepter leurs méthodes de travail et leurs jargons différents.
La direction de la communication, c’est un monde à part dans l’entreprise et notamment dans les relations avec la DSI. Elle joue personnel, avec ses outils, ses fournisseurs, ses méthodes de fonctionnement. » L’avis est tranché, mais il émane d’un spécialiste de la communication… au service des DSI et de leur marketing interne comme externe. Il reconnaît d’ailleurs qu’il n’a pas de statistiques globales sur le sujet, mais plutôt un ressenti général.
Son propos est en partie confirmé par Yann Cormant, responsable du pôle Marque, Communication Interne et Digitale chez Icade, également administrateur de l’Association nationale des communicants. « Il est vrai que dans certaines entreprises, la direction de la communication a tendance à bypasser sa DSI dont elle trouve le rythme de production trop lent, ou les contraintes associées à la cybersécurité trop lourdes ». Mais c’est pour mieux dessiner un axe de progression en synergie avec ladite direction, avec une belle métaphore directement inspirée du secteur d’activité d’Icade : « Dans l’immobilier, quand vous construisez, il faut que tout le monde apporte sa pierre à l’édifice. Pour mon département, j’ai besoin d’une DSI dans ce même état d’esprit et ce même positionnement. »
DSI et dircom même combat
Les sujets de rapprochement ne manquent d’ailleurs pas. D’un côté, pour aider les DSI à mieux communiquer et à se départir de leur jargon technique. De l’autre, pour maintenir les sites web au top de l’état de l’art, côté ergonomie comme côté technique, et notamment cyber, pour gérer les flux entrants et sortants de données, avec des degrés de confidentialité variables, ou pour produire des contenus en masse avec une productivité accrue et pourquoi pas avec l’aide de l’IA générative… Il pourrait même y avoir de l’inquiétude sur ce dernier point, les « petites mains » de la « dircom » pouvant craindre d’être menacées dans leur emploi. « C’est vrai que l’IAG dans la communication va nous aider notamment dans la production de contenus. Mais je pense qu’il faudra toujours de l’humain pour relire et valider. C’est une révolution utile et inévitable, il faut l’adopter avec confiance et anticipation », préfère espérer Yann Cormant.
La communication d’Icade en mode projet avec sa DSI
Yann Cormant
Responsable du pôle Marque, Communication Interne et Digitale chez Icade
Administrateur de l’Association nationale des communicants
À la fois foncière tertiaire et promoteur, Icade compte environ 1 100 collaborateurs et une direction de la communication très sollicitée par ses métiers. Son responsable du pôle Marque, Communication Interne et Digitale, Yann Cormant, use d’un vocabulaire que ne renierait pas un DSI pour parler de ses projets, par exemple en matière de sites internet : « Nous sommes dans des processus d’amélioration continue de ces sites, en méthode agile, pour rester à l’état de l’art en matière d’accessibilité et pour valoriser notre image. »
Il apprécie ces échanges de pair à pair avec une DSI qui intervient au bon moment dans les processus, par exemple après que des agences de design aient répondu à une consultation, pour juger de la qualité technique et notamment cyber de leurs propositions. « Elle nous aide à sécuriser un rythme de production soutenu, avec une release toutes les trois semaines environ. Mais les product owners sont bien dans mon département, à la communication. »
L’échange de « bons procédés » fonctionne aussi dans le sens inverse, pour répondre aux besoins de communication de la DSI, vers l’interne comme vers l’extérieur, avec des objectifs de valorisation de la marque employeur pour faciliter ses recrutements. « Nous les aidons également à mettre en valeur certains projets réussis, par exemple récemment une expérimentation réussie de remplacement des badges d’accès dans les immeubles de bureaux par des smartphones. » Et là, c’est bien toute l’entreprise qui profite de cet éclairage.
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