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Les 10 clés que les DSI doivent retenir d’Oracle CloudWorld 2024

Par Laurent Delattre, publié le 19 septembre 2024

La grande messe annuelle du Cloud selon Oracle se tenait la semaine dernière à Las Vegas. L’occasion pour l’éditeur d’affirmer un peu plus sa place dans l’écosystème mondial du Cloud public, de faire valoir ses partenariats et d’annoncer pléthores de nouveautés en matière d’infrastructures, de services et d’IA…

Une pléthore de témoignages clients, quelques partenariats stratégiques forts pour marquer les esprits, et beaucoup de nouveautés en matière de Cloud bien sûr mais aussi d’IA bien évidemment. Le menu de ce CloudWorld 2024 était pour le moins riche histoire de démontrer l’engagement total d’Oracle dans son cloud OCI et le dynamisme de l’éditeur-hyperscaler.

Voici les dix points clés que les DSI doivent retenir de cette édition 2024.

1. AWS ! Parce qu’il n’y a pas qu’Azure…

OCI (Oracle Cloud Infrastructure) joue depuis le début la carte du multicloud espérant séduire les entreprises qui ne veulent pas mettre tous leurs œufs dans le même « nuage ». Mais jusqu’ici, Oracle avait surtout privilégié les accords stratégiques avec Microsoft Azure.
Or, à CloudWorld 2024, l’éditeur a surtout parlé d’un autre hyperscaler : AWS !

Oracle a annoncé un partenariat stratégique avec Amazon Web Services (AWS), permettant aux clients d’accéder aux services de base de données Oracle directement depuis l’infrastructure d’AWS. Ce partenariat s’ajoute aux collaborations existantes avec Microsoft Azure mais aussi (bien que ce soit moins connu) Google Cloud. L’élément phare de cette annonce est sans aucun doute l’intégration de Oracle Exadata directement dans les centres de données d’AWS, disponible dès décembre 2024, facilitant l’accès aux solutions Oracle dans un environnement AWS, avec des performances améliorées en termes de bande passante et de latence.

Pour Larry Ellison, président du conseil et CTO d’Oracle, « le cloud a oublié l’idée qu’avant lui, les clients pouvaient acheter de la technologie auprès de nombreuses entreprises différentes et que ces technologies fonctionnaient ensemble sans accroc… Nous entrons désormais dans une nouvelle phase de l’évolution du Cloud où les services sur différents clouds fonctionnent harmonieusement ensemble. »

2. Des régions Cloud plus petites

Pour répondre aux besoins des grandes entreprises (comme Vodaphone ou NRI au Japon) souhaitant bénéficier des avantages du cloud tout en conservant leurs données sur site et en gardant un plein contrôle sur leurs applications, Oracle a annoncé une nouvelle offre « Dedicated Region 25 ».
L’idée consiste à offrir de petites installations OCI sur site, de petites régions OCI dédiées aux entreprises qui en font la demande. En pratique, cette solution permet de déployer une région cloud complète dans un espace réduit de seulement trois racks, avec une empreinte 75 % plus petite que les offres « dédiées » précédentes. La solution se veut évolutive et conforme au concept de « start small, grow big » puisque la configuration de base peut évoluer à la demande jusqu’à 450 racks !
Ses régions dédiées minimalistes embarquent plus de 150 services IaaS, PaaS, SaaS y compris les services IA d’Oracle Cloud. Prenant également en compte des besoins réglementaires spécifiques, elles ont notamment été conçues pour des secteurs nécessitant une haute sécurité et un contrôle rigoureux des données, comme la finance et les services gouvernementaux.

3. Du Zero Trust Packet Routing dans OCI

Pour renforcer la sécurité de son infrastructure cloud et prévenir toute exposition des données due à des erreurs de configuration réseau, Oracle lance son Zero Trust Packet Routing dans Oracle Cloud Infrastructure (OCI). Cette fonctionnalité permet aux entreprises de définir des politiques de sécurité granulaires, limitant le trafic réseau en fonction des ressources et des services de données accessibles.

4. Quand le Cloud part sur les routes

Dans un même ordre d’idée, Oracle a annoncé une version mise à jour de son dispositif nomade et durci « OCI Roving Edge ». Cette nouvelle itération propose désormais une option permettant d’intégrer jusqu’à trois GPU. Elle est spécialement conçue pour optimiser l’inférence d’IA à l’Edge.

Selon Oracle, ce nouveau dispositif nomade permettra aux clients de gérer des données critiques et d’exécuter des modèles de langage spécialisés ou des applications de vision par ordinateur, même dans des environnements isolés ou déconnectés. L’infrastructure OCI Roving Edge est déclinée en différentes configurations robustes et performantes et propose jusqu’à 56 cœurs (équivalent à 102 CPU virtuels), 512 Go de mémoire vive, et jusqu’à 123 To de stockage.

5. Des réacteurs nucléaires modulaires (SMR) dans les datacenters

Oracle possède aujourd’hui plus de 160 centres de données publics et privés, certains ne dépassent pas 25 kW, tandis que d’autres atteignent 800 mégawatts (MW). Pas assez pour l’IA et ses besoins de GPU ? « En fait, nous travaillons déjà sur des datacenters encore plus grands » a ainsi expliqué Larry Ellison, révélant qu’Oracle travaille sur la conception d’un datacenter d’un gigawatt (1 GW) qui sera alimenté par trois petits réacteurs nucléaires modulaires.

Pour rappel, les SMR (Small Modular Reactor) constituent une nouvelle génération de réacteurs conçus pour être produits en série et assemblés sur site. Notamment imaginés pour fournir de 50 à 300 mégawatts de puissance électrique dans des régions très isolées ou dans des pays aux infrastructures électriques peu évoluées, ils sont conçus pour être plus sûrs et plus flexibles que les réacteurs nucléaires traditionnels tout en réclamant beaucoup moins de maintenance.

6. Lancement d’un nouveau supercalculateur d’IA dans le cloud

L’IA était au cœur de toutes les autres annonces de cet Oracle CloudWorld 2024. Une IA prise très au sérieux par OCI qui ne cesse de faire évoluer ses “Superclusters” (notamment utilisés par Microsoft pour les pics de demande IA de Bing et d’OpenAI Services) afin de suivre les évolutions des GPU NVidia.

L’hyperscaler a ainsi annoncé commencer à déjà prendre des commandes pour ce qu’il affirme être le plus grand supercalculateur HPC d’IA dans le cloud, doté de 131 072 GPU Nvidia de dernière génération (Blackwell). Ce nouveau supercalculateur « OCI Supercluster » à base de processeurs BG200 de NVidia – en cours d’assemblage – vise à répondre aux besoins croissants en matière de formation de modèles d’IA à grande échelle.

On attend impatiemment la publication du prochain classement TOP500.org pour voir concrètement où se situe cette machine notamment face aux HPC d’Azure utilisés par Microsoft AI et OpenAI. Selon Oracle, l’OCI Supercluster embarque trois fois plus de GPU que le Frontier (actuel n°1 du TOP500) et 6 fois plus de GPU que les HPC des autres hyperscalers. Le supercalculateur d’Oracle pourrait ainsi atteindre une performance de 2,4 zettaFLOPS (a priori en FP8 et non en FP64 comme dans les mesures TOP500).

7. Plus de 50 agents d’IA dans Oracle Fusion Applications

Il va falloir s’y habituer, en cette deuxième partie d’année, le marketing américain n’aura plus qu’un concept en bouche : celui des « Agents AI ». Après nous avoir vendu de l’IA générative à toutes les sauces, les acteurs américains ont désormais besoin de prouver aux entreprises qu’elle sert à quelque chose et les « Agents intelligents » sont une façon de vendre de l’IA qui fait quelque chose et ne se contente pas de discuter. Ils étaient au cœur de la conférence Copilot Wave 2 de Microsoft, au cœur de la Dreamforce 2024 et forcément aussi au cœur de ce CloudWorld 2024.

Oracle a dévoilé l’intégration de plus de 50 agents d’intelligence artificielle (IA) au sein de sa suite Oracle Fusion Applications. Ces agents sont conçus pour automatiser des tâches complexes et améliorer la productivité dans des domaines tels que les finances, la chaîne d’approvisionnement, les ressources humaines et la gestion de la relation client.

« Notre objectif est de rendre ces agents si faciles à utiliser qu’ils peuvent être déployés sans expertise préalable en IA » explique Steve Miranda, vice-président exécutif du développement des applications chez Oracle pour qui « ces nouveaux agents d’IA ont le potentiel de changer complètement notre façon de travailler et de faire du business ».

Oracle propose ainsi :
– des agents pour gérer les horaires et changements d’équipe ou pour optimiser les campagnes de recrutement dans HCM,
– des agents-conseils en ventes ou support pour SCM,
– des agents de traitement automatisé des documents ou d’identification des transactions anormales dans ERP,
– des agents de recherche et de rémunération incitative dans CX…

8. Un agent RAG génératif

Outre ces agents destinés à améliorer l’efficacité, la précision et la prise de décision dans divers aspects de la gestion d’entreprise, des ressources humaines à la finance en passant par la chaîne d’approvisionnement et l’expérience client, Oracle a également un « Agent RAG ».

Annoncé en preview fermée en Janvier dernier, la disponibilité général de l’Agent RAG (Retrieval-Augmented Generation) a été confirmée à CloudWorld. Il est destiné à simplifier l’intégration de l’IA générative dans les applications d’entreprise. Il offre un accès rapide et sécurisé à la fonctionnalité AI Vector Search d’Oracle Database 23ai pour permettre aux applications métiers de répondre aux requêtes en s’appuyant sur les données de l’entreprise tout en limitant les hallucinations IA.

« L’agent RAG offre des fonctionnalités RAG prêtes à l’emploi, ce qui permet aux clients de démarrer très rapidement tout en évitant les processus manuels tels que la planification, l’extraction, le reclassement, la génération et l’intégration des agents » explique Oracle.

9. GoldenGate 23ai fait de l’intégration en temps réel

GoldenGate, la solution phare d’Oracle pour l’intégration des données en temps réel, se décline en version « 23ai » pour rester cohérente avec la dernière itération de la « Database » Oracle. Parmi les nouveautés, on retrouve l’introduction de la fonction de réplication ZeroETL Mirror, qui simplifie considérablement la réplication de bases de données en temps réel sur Oracle Cloud Infrastructure (OCI). GoldenGate 23ai offre également une meilleure prise en charge des scénarios multicloud (notamment avec Database@Azure et Database@Google Cloud) ainsi qu’une fonction de capture JSON Duality sur les GoldenGate Data Streams.

10. Oracle a aussi ses IA d’assistance aux développeurs

On le sait, l’IA est en train de totalement métamorphoser le métier de développeurs grâce à ses spectaculaires capacités de génération de code. OpenAI o1-mini et Mistral Codestral Mamba ont encore fait faire un bond aux technologies de codage par l’IA. Et Oracle ne veut pas rester en marge de ces avancées qui transfigurent le travail du développeur et les temps de développement.

Oracle Code Assist, disponible en Bêta, est spécialisé dans le développement en Java. Il permet non seulement de générer du code à partir de prompts en langage naturel mais peut également générer des tests unitaires, créer de la documentation pour du code existant, contribuer à moderniser un existant Java ou améliorer la sécurité des codes existants. Il est disponible sous forme de plugin pour JetBrains IntelliJ IDEA et Microsoft Visual Studio Code.

Oracle Fusion Data Intelligence Dev Assistant ambitionne d’aider les développeurs dans la configuration et l’intégration des sources de données tierces, en s’appuyant sur un processus conversationnel guidé. Dit autrement, il simplifie la configuration de la plateforme ainsi que la configuration et l’ajout de sources de données tierces.


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