Data / IA

Plaidoyer pour la gouvernance des données

Par La rédaction, publié le 02 octobre 2024

Encore bien trop négligée, la gouvernance des données est plus que jamais un impératif stratégique pour allier conformité réglementaire, innovation, pertinence de l’IA et confiance des consommateurs. Une negligence qui ne peut perdurer.

De Mathilde Arai, Head of Solution Consulting France, Digital Experience chez Adobe

Mieux vaut prévenir que guérir : cet adage tombe particulièrement sous le sens en matière de gouvernance de données.
La gouvernance des données est LE sujet contraignant et ennuyant, n’en déplaisent aux Data Privacy Officers, métier qui tend à se répandre, à raison, dans les grandes entreprises. La gouvernance des données est la section presque dissimulée des appels d’offres, celle qui est obligatoire mais sur laquelle les annonceurs veulent passer le moins de temps possible.

Et pourtant la gouvernance des données, c’est comme l’échauffement en début de séance de sport, l’assurance en cas de vol de son vélo, ou dans le domaine qui nous concerne la cybersécurité. La gouvernance des données requiert un investissement temps, argent et des équipes qui est rentabilisée sur le long terme – prémunissant contre les risques d’infraction réglementaire et de non-respect du consentement des consommateurs.

Les risques de mauvaise gestion de la donnée client sont de plusieurs type. Parmi eux :

* Le non-respect du consentement utilisateur : lorsque l’annonceur personnalise ses communications sans avoir obtenu au préalable l’autorisation de l’utilisateur

* Le partage de données personnelles à des filiales ou des zones géographiques, ou encore à des tiers (partenaires) sans le consentement des utilisateurs

* L’utilisation de certaines données dites sensibles pour faire du ciblage (les secteurs financiers et de la santé sont particulièrement concernés)

Les marques peuvent facilement s’exposer à de nombreux risques sans se rendre compte qu’elles utilisent les données des consommateurs de manière opaque et non conforme au RGPD.

Or la donnée est, avec le contenu, l’un des deux piliers clés pour répondre aux attentes des consommateurs : une expérience personnalisée, contextualisée et diffusée sur les bons canaux. Quand elle est bien exécutée, la personnalisation en temps réel (et à grande échelle) fonctionne comme un véritable moteur de croissance des entreprises. Les consommateurs sont prêts à donner leur consentement quand ils sont confiants sur le bon usage de leurs données. Cependant la confiance et la fidélité peuvent être retirées à tout instant.

Ainsi, même les plus réfractaires, même les moins matures des organisations doivent s’y résoudre : la donnée est inexploitable si elle ne s’inscrit pas dans un cadre réglementaire sûr. En discutant avec nos pairs, nos partenaires ou encore des prospects, j’ai pu observer que de nombreuses organisations ne cherchent pas (encore) à s’équiper d’une plateforme de gestion de la donnée (Customer Data Platform, ou CDP) : bien que séduisante sur le papier, cet investissement à long terme n’est pas encore perçu comme étant critique pour les entreprises alors que beaucoup se revendiquent customer-centric. Comment rester customer-centric si l’on ne prend pas en compte l’une des attentes majeures de ses clients, à savoir vivre une expérience personnalisée mais avec son consentement quant à l’usage de la donnée qui les concerne ?

S’équiper d’une CDP, c’est s’assurer de pouvoir expérimenter des cas d’usage innovants et pertinents, temps réel notamment, dans un cadre sur qui garantit le bon usage de la data.

Les cas d’usage actuels exploitant l’IA repoussent les frontières du ciblage et de la personnalisation, notamment en temps réel. Cela devient d’autant plus crucial d’avoir une vigilance accrue de ses données et en particulier de sa donnée first-party.

Poser un cadre fiable de gouvernance des données n’a pas besoin d’être une corvée : les CDP offrent des frameworks conformes aux réglementations en vigueur qui simplifient et rationalisent le processus de catégorisation des données et de création des politiques d’utilisation des données.

Charge aux entreprises de remettre ce sujet au cœur de leurs préoccupations.

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