DELL : Nous croyons fermement que l’innovation technologique peut nous aider à relever les défis énergétiques et environnementaux auxquels nous faisons face

Green IT

« L’innovation technologique peut nous aider à relever les défis énergétiques et environnementaux »

Par Marie Varandat, publié le 09 octobre 2024

Bien que les datacenters soient déjà largement optimisés, l’essor de l’IA soulève de nouvelles inquiétudes énergétiques. Les modèles d’IA, gourmands en calculs, nécessitent des serveurs puissants et énergivores. Vincent Barbelin, CTO Ambassador de Dell Technologies France, détaille les stratégies mises en place pour concilier cette demande croissante avec la réduction de l’empreinte écologique des datacenters.


Entretien avec Vincent Barbelin, CTO, CTO Ambassador de Dell technologies France


Pourquoi l’essor de l’IA a autant d’impact sur la gestion des datacenters ?

Pour entraîner des modèles d’IA complexes et gérer de grandes quantités de données en temps réel, on a besoin de GPU : ils accélèrent le processus de calcul, rendant les algorithmes d’IA plus efficaces et performants. Or, il faut savoir que la consommation d’énergie requise par les GPU est 10 à 15 fois supérieure à celle des charges de travail traditionnelles.
Dès lors, avec 30 % des investissements dans les datacenters qui sont désormais dédiés à l’intelligence artificielle, la demande énergétique ne cesse de croître. Selon Gartner, si l’IA continue à croître au rythme actuel, elle pourrait consommer à elle seule 3,5 % des ressources mondiales d’ici 2030. Dit autrement, il est urgent de maitriser notre consommation énergétique, surtout dans le contexte géopolitique et environnemental tendu actuel.

De quels leviers d’action dispose-t-on et quelles mesures avez-vous prises ?

Tout d’abord, nous nous concentrons sur la densification des infrastructures. En augmentant la densité des équipements dans les racks, nous parvenons à réduire l’empreinte au sol des datacenters. Plus les équipements sont regroupés, plus nous pouvons concentrer nos efforts de refroidissement, ce qui améliore directement l’efficacité énergétique. Au passage, nous limitons aussi l’artificialisation des sols.
En parallèle, nous avons mis en place des systèmes de refroidissement avancés. Nous utilisons différentes méthodes comme le refroidissement à air, le refroidissement à eau et des solutions plus innovantes comme le refroidissement par immersion. Ces technologies permettent de mieux contrôler la chaleur émise par des infrastructures de plus en plus compactes, tout en minimisant l’utilisation d’énergie. À titre d’exemple, chez un de nos clients à Mulhouse, nous avons installé des racks hybrides, refroidis à la fois par air et par eau, et l’énergie récupérée est utilisée pour chauffer une serre à l’entrée de leur bâtiment.
Nous travaillons également sur des technologies plus avancées, comme l’immersion cooling, où les serveurs sont plongés dans un liquide non conducteur. Cette approche offre une efficacité énergétique significative, notamment pour les entreprises à forte charge de calcul.
Autre exemple pour réduire l’empreinte des datacenters, notre gamme de serveurs PowerEdge utilise des technologies de déduplication des données avancées, ce qui permet de réduire la quantité d’espace de stockage nécessaire et donc de minimiser l’impact énergétique du stockage des données.

Enfin, nous optimisons aussi nos propres processus de fabrication. Nos usines utilisent désormais 50 % d’énergie renouvelable, avec l’objectif d’atteindre les 100 % d’ici 2030. Nous avons déjà réduit de 54 % la consommation énergétique nécessaire à la fabrication nos matériels entre 2010 et 2020. De plus, 100 % de nos emballages sont recyclables et constitués de matériaux recyclés, notamment du plastique récupéré dans les océans et des fibres de bambou ou encore des spores de champignons pour les rembourrages, qui sont entièrement compostables. Ces initiatives ne réduisent pas seulement notre propre empreinte environnementale, mais aussi celle de nos clients, puisque l’impact de nos processus de fabrication est inclus dans le calcul de leur empreinte globale lorsqu’ils évaluent leurs émissions indirectes selon le scope 3.

Comment appliquez-vous les principes de l’économie circulaire ?

Nous avons mis en place plusieurs dispositifs pour récupérer et recycler les matériels en fin de vie. Nous proposons à nos clients des services de récupération de leurs anciens matériels, que nous revalorisons ensuite, et ce à un niveau granulaire. Par exemple, pour les clients qui souhaitent garder leurs disques durs pour des raisons de sécurité, nous leur offrons l’option de conserver ces composants tout en nous renvoyant le reste de leurs équipements pour être recyclés.
Nous travaillons également sur des solutions de « mise à jour continue ». Plutôt que de remplacer entièrement les équipements, nous avons développé un service où nous venons mettre à jour les composants des serveurs au fil du temps, prolongeant ainsi la durée de vie des matériels et réduisant les déchets électroniques. Nous avons testé cette approche avec succès sur les PC et nous l’étendons désormais aux serveurs.
En parallèle, nous intégrons des matériaux recyclés dans la fabrication de nos nouveaux équipements. Outre les mesures déjà évoquées sur les emballages, nous récupérons aussi le cobalt et l’or provenant de nos anciens matériels.

Et pour finir, craignez-vous vraiment une pénurie énergétique à l’avenir ?

Nous croyons fermement que l’innovation technologique peut nous aider à relever les défis énergétiques et environnementaux auxquels nous faisons face. Nos efforts actuels en matière de densification et de gestion énergétique des datacenters ne sont qu’un début.
Chaque nouvelle génération de serveurs que nous développons consomme de moins en moins d’énergie et peut fonctionner à des températures de plus en plus élevées, ce qui réduit d’autant le besoin en refroidissement intensif. En d’autres termes, cela signifie que nous allons pouvoir continuer à réduire la consommation énergétique tout en augmentant la puissance de calcul des datacenters. Des outils comme Cloud IQ, qui permettent de surveiller et d’optimiser l’utilisation des ressources en temps réel, joueront également un rôle clé pour aider les entreprises à mieux gérer leur empreinte environnementale.
Enfin, nous croyons beaucoup en notre modèle « as-a-service ». De plus en plus d’entreprises souhaitent avoir des infrastructures informatiques sur site, mais avec la souplesse du cloud. Nous sommes capables de concevoir des architectures sur mesure, adaptées à leurs besoins énergétiques, et de gérer ces infrastructures de manière dynamique, en éteignant des serveurs ou des processeurs lorsque la charge est faible, et en les rallumant à la demande. Ce type de flexibilité nous permettra de continuer à innover tout en réduisant notre impact sur l’environnement et la consommation énergétique.


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