RH
Les salaires flambent pour les spécialistes de l’IA
Par Xavier Biseul, publié le 26 novembre 2024
Les augmentations seront plus modérées cette année qu’en 2023. Pour autant, les postes de direction et les experts de la data et de l’IA voient croître leurs salaires de 12 % et plus. Le cabinet de recrutement Aravati a passé au crible ces différents profils.
Alors que l’inflation est revenue sous contrôle – elle s’établissait à 1,1 % en rythme annuel au mois de septembre – les salaires n’augmentent plus aussi fortement que ces deux dernières années. Dans son étude annuelle « HR Pulse », le cabinet de recrutement Aravati table donc sur une hausse moyenne de 4 % en 2024 contre 7 % en 2023. Cette modération salariale cache toutefois de fortes disparités en fonction des métiers.
En haut de l’échelle, et alors que la maîtrise de l’ensemble des enjeux technologiques reste critique, les postes de direction de DSI et de RSSI restent très recherchés et voient leurs rémunérations augmenter en moyenne de 13 %. Les CIO et CTO émargent à 140 K€, entre 10 et 15 ans d’expérience, et jusqu’à 250 K€ pour les profils les plus expérimentés. Aravati note aussi l’apparition du chief AI officer (CAIO) qui, rattaché au comité exécutif ou au DSI, pilote l’intégration de l’IA dans les entreprises les plus matures.
Les experts de la green IT voient la vie en… rose
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) prenant de l’ampleur avec l’obligation, depuis la mise en place du CSRD le 1er janvier dernier pour les plus grandes entreprises, de tenir des reportings extra-financiers, les experts de la green IT voient leurs rémunérations augmenter de 12 %.
L’étude constate aussi que les métiers de product owner et de product manager se diversifient et se spécialisent. Ils donnent naissance à de nouveaux rôles comme celui de product owner data ou de data product manager pour accélérer la mise en place de produits intégrant une forte dimension data et IA, par exemple des outils de recommandation ou des systèmes d’analyse prédictive.
Plus généralement, ce sont les métiers de la data et de l’IA qui affichent des hausses salariales significatives. Un expert en IA, disposant de plus de sept ans d’expérience, voit le bas de sa fiche de paie gonfler de 12 % pour atteindre 95 K€ par an. La demande pour les data engineers et les data analysts reste soutenue avec des augmentations de salaire moyennes de 6 %.
IA, nouveaux métiers et gros salaires
Le déploiement massif de l’IA nécessite d’étoffer les équipes et de mettre en place une gouvernance solide. L’étude note donc l’émergence de nouveaux métiers : le développeur en IA générative qui conçoit des modèles pour créer du contenu, des images, du texte, et des vidéos ; le spécialiste en données synthétiques qui crée et utilise des données générées artificiellement par l’IA pour entraîner et tester d’autres modèles d’IA.
L’ingénieur MLOps est pour sa part responsable de l’intégration, du déploiement et de la maintenance des modèles de machine learning en production.
Le spécialiste en cybersécurité IA protège les systèmes d’IA contre les cyberattaques et fait la chasse aux vulnérabilités.
L’éthicien de l’IA est, lui, chargé de s’assurer que les systèmes d’IA respectent les normes éthiques, légales et réglementaires.
Enfin, le coach en IA forme et accompagne les collaborateurs dans l’adoption des technologies d’IA.
Tous ces nouveaux profils sont recrutés à des salaires particulièrement attractifs, avoisinant ou dépassant les 100 K€ dès cinq ans d’expérience.
Bien plus bas dans la hiérarchie, la rémunération des développeurs dépend essentiellement de leur expertise technologique. Classiquement, « plus la stack est demandée et les profils pénuriques, plus les enchères montent ». Les développeurs fullstack, les ingénieurs cloud ou les ingénieurs DevOps dépassent les 50 ou 55 K€ dès trois ans d’ancienneté dans le poste.
À LIRE AUSSI :
À LIRE AUSSI :