Product Owner et Product Manager

Gouvernance

Product owner et product manager, deux rôles mais un même esprit… POsitif

Par La rédaction, publié le 18 décembre 2024

Dans un système d’information où coexistent agilité et vision stratégique, le product owner et le product manager forment un duo complémentaire. Le premier, ancré dans l’opérationnel, pilote les priorités du backlog, tandis que le second structure une trajectoire alignée sur les besoins métiers et les objectifs d’entreprise.


Parole de DSI / Par Thomas Chejfec, Directeur des systèmes d’information 


Malgré la tendance des entreprises à aller vers les ERP, pour des raisons de pérennité ou de suivi de ligne éditoriale, et à confier son intégration à des sociétés de services, il y a encore beaucoup de systèmes d’information où subsistent des solutions métiers produites en interne par les développeurs de la DSI.

Dans cette situation, une fonction essentielle doit exister dans l’organisation de la DSI : le product owner. Ce dernier a une importance cruciale dans la réussite du produit auprès des utilisateurs et des métiers en général : focalisé sur le backlog de développement, il priorise et entretient la relation client, s’en faisant l’ambassadeur dans les cycles de développement agile.

Récemment, dans IT For Business, un « nouveau métier » était présenté, celui de product manager. À la différence du PO, il doit avoir une vision à long terme des évolutions du produit, et il sait aligner les objectifs du métier avec ce calendrier. La frontière est cependant mince avec le PO, car on pourrait se dire que celui-ci doit aussi endosser ce rôle et se montrer proactif pour bien assurer sa mission, à savoir faire évoluer le produit qu’il gère de façon pérenne et alignée avec les objectifs de l’entreprise.

Dans mon idéal de DSI, ce rôle du PO est décisif : il touche à l’efficacité même du dispositif digital de l’entreprise. Sa dualité technique et métier doit lui permettre de proposer des priorisations efficaces et de réduire les cycles de décision sur l’applicatif.
À condition d’éviter l’écueil de l’orgueil – penser que toute fonctionnalité doit entrer dans son produit. Il lui faut au contraire rester objectif et humble pour exclure l’inutile ou le décalé. Dans son rôle, il doit se positionner avec honnêteté sur le « make or buy », et même si cela doit mener à la suppression de son logiciel dans l’intérêt de la structure. Plus facile à dire qu’à faire…

Dans sa relation avec le métier, on l’attend irréprochable sur le plan de la proximité. Car le succès de son « bébé » dépend de l’animation qu’il sait entretenir autour. Avec des nuances selon les positionnements : un PO restera assez technique dans sa relation, un PM cherchera une vraie synergie avec le métier et à ce que les fonctionnalités du logiciel servent avec efficacité des pans techniques du métier, en gardant à l’esprit la nécessité ou pas de le gérer en interne à l’entreprise. Toujours ce besoin de bien faire la part des choses entre ce qui doit être dans ou hors produit.

Lorsque ces différents aspects sont bien maîtrisés, l’efficacité est au rendez-vous : meilleure gestion des risques, des arbitrages, amélioration de la satisfaction client, et dans le sublime, on peut rêver à un club utilisateurs animé par le product manager pour collecter et même anticiper les besoins futurs.

La mesure de ces impacts est importante, il faudra mettre en place des indicateurs pour confirmer que vous êtes sur la bonne voie : mesure du lead time (temps entre l’idée et la production de celle-ci), taux de satisfaction des métiers sur les versions qui sortent, mesure du ROI procuré par les solutions, comptage des bugs et patchs sur les sorties de version.

On le voit, c’est un métier extrêmement critique dans une organisation. Mais comment se préparer pour maximiser la valeur que représentent ces PO et/ou ces PM ? Le cercle vertueux commence forcément par la mise en place d’un PO qui va embrasser littéralement le métier pour le comprendre dans son fonctionnement, créer des liens forts pour planifier avec cette direction métier les grandes évolutions de la ligne éditoriale, puis avec ses collaborateurs les évolutions par année ou par trimestre. Vient ensuite l’interaction avec les autres collaborateurs de la DSI, à la fois dans les phases de planification avec l’urbanisation du SI, puis pour collaborer avec les équipes de développement. Au passage, sûrement qu’un de ses meilleurs amis sera un UX designer !

Il y a aussi bien sûr une dimension méthodologique importante, pour gérer de façon irréprochable le suivi de toutes les demandes.

Cela peut paraître beaucoup, mais il n’y a pas d’alternative : la présence d’un PO ou d’un PM dans une DSI n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour garantir l’efficacité et la pérennité du système d’information. Ces rôles, évidemment en synergie quand les deux sont tenus, permettent de mieux aligner les objectifs métiers, d’optimiser les priorités, et d’assurer une relation de proximité avec les utilisateurs finaux. Sans eux, les risques de dérives, de mauvais arbitrages et d’échecs dans la satisfaction des besoins métiers augmentent de manière significative.

Investir dans ces profils, c’est investir dans la réussite des produits et services numériques de l’entreprise, en favorisant une collaboration fluide entre technique et métier, et en plaçant toujours la valeur client au centre des priorités.


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