L’IA n'est encore qu'un simple outil pour les employés français

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L’IA, encore un simple outil pour les employés français

Par La rédaction, publié le 26 décembre 2024

En France, l’intelligence artificielle est encore perçue comme un simple outil d’assistance, éclipsant son potentiel à transformer la prise de décision et la qualité du travail. L’absence d’une culture d’expérimentation et de soutien managérial freine une transition vers des usages plus avancés et stratégiques.

Alors que le monde entier explore de nouvelles façons d’utiliser l’IA, la France se distingue par une adoption plutôt timide.

Selon une étude de l’éditeur Atlassian, seuls 26 % des salariés français utilisent l’IA comme un « collaborateur stratégique », tandis que la majorité (58 %) la considère simplement comme un outil ou un assistant personnel pour rationaliser les tâches quotidiennes.

Plus surprenant, 16 % des employés de bureau – la population étudiée – jugent même l’IA inutile à leur travail.

Sur les quatre stades de maturité envisagés par l’étude, la plupart des salariés français restent au premier niveau de collaboration de l’IA – « un simple outil » – loin du dernier niveau où l’IA devient un conseiller expert améliorant la prise de décision. Suivant le stade atteint, ils auraient gagné entre 42 et 73 minutes par jour. Soit jusqu’à une heure de moins que leurs homologues allemands, australiens, américains et indiens.

Interrogés sur l’apport le plus important de l’IA, les employés français mettent néanmoins en avant ce gain de temps, alors que les répondants des autres pays accordent plus d’importance à la résolution de tâches complexes et à l’amélioration de la qualité de leur travail.

Dans cette quête vers la productivité, les professionnels français se disent insuffisamment aidés par leur employeur. Seuls 48 % estiment que leur organisation favorise un environnement propice à l’IA, contre 61 % aux États-Unis et 83 % en Inde.

Pour combler cet écart, l’étude Atlassian souligne l’importance d’une culture d’expérimentation soutenue par la direction. En France, les salariés qui passent d’un usage « basique » à une véritable collaboration avec l’IA (de « simple outil » à « conseiller expert ») estiment pouvoir doubler leur gain de temps quotidien, et constatent un impact positif sur la qualité de leur travail. Mais l’absence de formation spécifique et le manque de soutien managérial freinent encore l’adoption de ces pratiques.

Pour progresser, les entreprises françaises peuvent miser sur des actions concrètes : mettre en place des ateliers collaboratifs dédiés à l’IA, valoriser le partage de bonnes pratiques et montrer, au plus haut niveau de l’organisation, comment l’IA peut réellement enrichir la prise de décision. Les dirigeants qui encouragent ouvertement leurs équipes à expérimenter constatent en effet un engagement accru et une meilleure capacité d’innovation. Dans un contexte concurrentiel mondial où la maîtrise de l’IA devient un levier essentiel de compétitivité, passer du simple usage à la collaboration stratégique pourrait s’avérer déterminant pour la performance des entreprises françaises.


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