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Les RSSI en 2025 : un peu moins de stress mais toujours autant de défis

Par Laurent Delattre, publié le 06 janvier 2025

Quand on est RSSI, en 2025, mieux vaut savoir supporter voire aimer le stress. Et selon une nouvelle étude du Advens et Cesin, 85% des RSSI affirment bien vivre l’adrénaline des situations de cyber-crise. Mais ils restent affectés par les aléas du métier et la surenchère des cyberattaques.

Les RSSI sont toujours en situation de stress. « C’est le métier qui veut ça » … Néanmoins, la dernière étude du Cesin, menée en collaboration avec Advens, démontre au moins une amélioration sur ce front alors que les cyberattaques ne cessent de se multiplier, leur portée de s’amplifier et leur complexité d’augmenter.

Ainsi, le rapport dévoile une baisse assez significative du niveau de stress : l’indice perd 10 points avec 50% des RSSI qui se déclarent stressés contre 60% en 2021 ! Et la part de RSSI sondés qui pensent souvent ou assez souvent ne pas pouvoir assumer toutes les choses qu’ils doivent faire a reculé de 13 points, passant de 40% en 2021 à 27% aujourd’hui.

Un mieux salutaire…

Une amélioration qui traduit une meilleure considération de leur rôle par leurs dirigeants, un renforcement des moyens alloués à la Cyber et une meilleure perception du rôle des responsables Cyber par les autres entités de leur organisation. En outre, et c’est souvent essentiel, 80 % se sentent compris ou a minima soutenu par leurs proches pendant les périodes où ils gèrent des crises.

Autres satisfactions, 85% des professionnels affirment bien vivre l’adrénaline inhérente aux situations de crise cyber (témoignant d’une meilleure adaptation au métier) et les nouveaux entrants dans la profession (moins de 2 ans d’expérience) présentent des niveaux de stress plus faibles (suggérant une meilleure préparation initiale).

… qui ne fait pas oublier les défis

Reste que sur le fond, encore un RSSI sur deux se trouve en situation de stress et un sur quatre en stress élevé. En réalité, 7% d’entre eux sont même proches du Burn-Out.

Plusieurs raisons expliquent d’ailleurs ces résultats toujours inquiétants :

1/ 38% des RSSI reconnaissent un écart significatif entre leur niveau actuel de maturité et les objectifs visés en matière de gestion des risques et de protection, trahissant une tension persistante entre ambitions cyber et réalités opérationnelles.

2/ Dans un même ordre d’idée, 77% des répondants ressentent du stress lors des audits, s’estimant encore loin du niveau de maturité souhaité.

3/ Et 73% perçoivent un décalage important entre les attentes de leur organisation et leur capacité d’action.

4/ Par ailleurs, 44% des responsables cyber expriment rencontrer inquiétudes et difficultés face à l’évolution rapide et constante des cybermenaces, soulignant les défis permanents d’adaptation qui s’imposent à eux.

5/ Enfin, 58% des responsables cyber reconnaissent avoir validé des politiques de sécurité contraires à leur jugement professionnel, non par conviction mais par évitement du conflit. Ce qui met en lumière une conséquence critique du stress professionnel : la dégradation potentielle des standards de sécurité par l’autocensure des experts.

Au final l’étude démontre une nouvelle fois les spécificités et les évolutions du rôle et de la position des RSSI au sein des organisations. Un rôle par nature stressant forgé par une singularité : un quotidien qui consiste à se défendre en permanence contre des adversaires invisibles, malveillants et internationaux !

La répartition entre les différentes catégories de facteurs de stress demeure relativement homogène. Toutefois, le sentiment de responsabilité et de culpabilité se distingue nettement : il englobe à la fois la nécessité de justifier en permanence ses actions et le regard des autres (au travail ou dans la sphère privée) lorsqu’une attaque n’a pas été évitée. Ces émotions peuvent provoquer des effets très personnels et influer directement sur le niveau de stress, voire sur le bien-être professionnel. De plus, le manque éventuel d’expertise et la nécessité de s’adapter en continu à un environnement en évolution perpétuelle constituent également des facteurs majeurs, susceptibles d’alimenter un sentiment d’épuisement.


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