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Général Patrick Perrot (COMCYBER-MI) : “Pour faire face à l’IA, il faut utiliser l’IA”

Par Alessandro Ciolek, publié le 03 février 2025

C’est à l’occasion du salon Cyber Show Paris 2025 qu’au micro d’IT for Business, le Général Patrick Perrot, coordonnateur pour l’intelligence artificielle et conseiller IA du Comcyber du ministère de l’intérieur, a dressé un état des lieux des nouvelles menaces liées à l’IA et des défis cruciaux que doit relever la cyberdéfense.

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Au fil de l’entretien, le Général Patrick Perrot, coordonnateur pour l’intelligence artificielle et conseiller IA du Comcyber du ministère de l’intérieur souligne l’émergence de nouvelles menaces cyber qui exploitent la puissance des IA génératives. « On voit apparaître des attaques d’empoisonnement de données, des attaques adverses visant à tromper des systèmes de reconnaissance, sans oublier les deepfakes audio et vidéo », explique-t-il. L’IA ne se contente pas de renforcer l’efficacité des méthodes traditionnelles : elle ouvre de nouvelles brèches, notamment avec la prolifération de modèles de langage illégaux (FraudGPT, WormGPT…) capables de générer des malwares ou des faux profils pour commettre des arnaques « avec une efficacité accrue grâce à l’intelligence artificielle ».

Des attaques toujours plus sophistiquées

Pour illustrer l’ampleur du défi, le Général Perrot évoque la dérive possible de l’automatisation, qui prendrait encore plus d’ampleur en 2025 : « Les agents autonomes vont rendre les attaques plus difficiles à détecter et à tracer ». Il met en exergue la nécessité d’un cadre réglementaire équilibré : « Il ne faut pas qu’on crée une asymétrie entre les criminels et les forces de sécurité intérieure », explique-t-il, soulignant les limites d’un AI Act européen encore en construction. Selon lui, l’Europe doit œuvrer pour protéger les citoyens et encourager l’innovation, tout en évitant l’écueil d’une sur-réglementation qui freinerait les avancées en matière de défense.

Former et armer les cyberdéfenseurs

Face à des menaces qui évoluent « tous les 15 jours, si ce n’est tous les jours », le ComCyber multiplie les partenariats avec le monde de la recherche et de l’industrie pour garder une longueur d’avance. « Qualifier des profils IA et cyber est un enjeu essentiel », insiste le Général. Infrastructures, budgets, expertises : tous les volets doivent être adaptés à l’ampleur des risques. Car si l’IA facilite les attaques, elle représente aussi l’arme la plus efficace pour les contrer. « Pour faire face à l’IA, il faut utiliser l’IA », conclut-il, convaincu que la capacité à anticiper et à se former en continu demeure le meilleur rempart face à ces nouveaux périls.


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