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Cloud
Cloud Temple choisit Gaia-X : un pari sur la souveraineté numérique et l’ambition européenne
Par Thierry Derouet, publié le 07 février 2025
À l’heure où l’IA capte tous les regards et colonise jusqu’aux débats les plus inattendus, Cloud Temple surprend en misant sur un projet qu’on croyait endormi. L’entreprise française s’allie à Gaia-X, l’initiative paneuropéenne consacrée à la construction d’un écosystème cloud décentralisé, interopérable et fédérateur.
On l’avait presque oublié, mais Gaia-X poursuit bel et bien sa route, à l’écart des projecteurs. Comme pour percer la bulle médiatique autour de l’intelligence artificielle, Sébastien Lescop, directeur général de Cloud Temple, invite à explorer cet autre terrain : « L’IA est devenue l’objet de toutes les attentions… mais il n’y a pas que ça ! » lance-t-il d’emblée.
Fondée en 2020, Gaia-X réunit entreprises, institutions et experts autour de l’élaboration de standards et d’un cadre de collaboration favorisant l’interopérabilité, la transparence et la sécurité des services cloud en Europe. Son action s’articule autour de l’innovation collaborative, de la gestion responsable des données et de la création d’environnements numériques protégés, afin de soutenir la transformation numérique des entreprises dans un climat de confiance.
Cloud Temple, grâce à son savoir-faire dans les solutions cloud sécurisées, entend contribuer à ces travaux en participant activement à la définition de standards techniques, au développement d’infrastructures novatrices et à l’implantation de solutions répondant aux exigences d’un numérique de confiance.
Percer en Allemagne : Cloud Temple mise sur la coopération
Si Cloud Temple investit dans Gaia-X, c’est aussi pour réaliser ses ambitions internationales, en particulier en Allemagne, où l’entreprise projette d’ouvrir un datacenter à Francfort. « Mais sans mettre la charrue avant les bœufs », nuance Sébastien Lescop. « Nous attendons d’avoir deux ou trois projets locaux solides avant de commencer les opérations. »
En Allemagne, la certification C5 (Cloud Computing Compliance Criteria Catalogue) sert de passeport. « Ça ressemble à de l’ISO 27001 », » précise le Directeur général, avant d’ajouter : « Là-bas, on peut même choisir son auditeur, ce qui rend le dispositif plus souple qu’un SecNumCloud français très exigeant. »
Standardiser le cloud
« Nous voulons faire pour le cloud ce que la standardisation a fait pour les télécoms », s’enthousiasme Sébastien Lescop. L’enjeu de Gaia-X est de rompre la dispersion et d’offrir à l’Europe un modèle plus transparent, vertueux et apte à sécuriser les données stratégiques : car la donnée exige des règles et des infrastructures solides.
Entre SecNumCloud et EUCS : forger la confiance, durablement
Pour notre interlocuteur, le SecNumCloud, un label de confiance majeur délivré par l’ANSSI, demeure une référence. « Avec cela en main, il n’est plus nécessaire de répéter inlassablement notre robustesse cyber », confie-t-il en évoquant les nombreux appels d’offres où prouver sa résistance aux cyberattaques est devenue une condition sine qua non. « Nous ne souhaitions pas édifier un château de sable. »
Investir dès le départ dans la sécurité, c’est garantir une sérénité d’esprit sur le long terme. « Pendant trop longtemps, on a attendu l’EUCS », soupire Sébastien Lescop, en parlant de cette fameuse certification européenne de cybersécurité qui tarde à voir le jour. Il souligne l’importance de ne plus attendre passivement sa venue, mais plutôt de s’engager activement dans des initiatives telles que Gaia-X. « Pour nous, Gaia-X représente un tremplin, une façon d’utiliser l’énergie collective et de nous propulser en Europe. »
Ne pas rester spectateur
« Nous cherchons un réseau, un champ de réflexion, un terreau d’innovation, » insiste Sébastien Lescop, convaincu que la souveraineté ne se décrète pas : elle se construit, patiemment, par le dialogue, la collaboration et le respect de normes communes. Mais au-delà des seules questions de certification, l’adhésion à Gaia-X lui semble cruciale pour « s’asseoir à la table des négociations » et ne pas rester spectateur dans un marché du cloud dominé par quelques grands acteurs. Gaia-X est la seule organisation qui rassemble autant de fournisseurs et d’intégrateurs européens, estime-t-il, convaincu que la coopétition (combinaison de coopération et de compétition) est la clé pour faire émerger un écosystème durable. Un sujet plus que d’actualité.
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