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Apple se joue des opérateurs
Par La rédaction, publié le 21 octobre 2014
C’est une petite révolution dont on ne parle pas encore beaucoup, mais qui pourrait, à terme, changer bien des choses dans le secteur des télécommunications : l’iPad Air 2 Cellulaire embarque une carte SIM générique permettant de prendre des abonnements ou forfaits très courts.
Apple et les quatre opérateurs qui lui sont pour le moment associés, à savoir les américains T-Mobile, AT&T et Sprint et l’anglais EE, viennent ainsi briser un tabou, selon Frédéric Salles, président et co-fondateur de Matooma, qui a développé une carte SIM universelle pour les objets connectés, commercialisée depuis 2 ans.
Ce dernier estime que cet iPad a ouvert la boîte de Pandore. « Concrètement, Apple va nouer une série de partenariats avec nombre d’opérateurs partout dans le monde. L’utilisateur se connectera localement selon l’offre du réseau disponible, choisissant bien sûr souvent la moins onéreuse, puis c’est Apple qui lui présentera une seule facture », explique Frédéric Salles, avant de poursuivre : « Jusque-là, les opérateurs étaient opposés à ce style de solutions appliquées aux télécommunications, car ils craignaient de ne plus être l’interlocuteur direct du client, mais aussi de perdre la marge qu’Apple se fera, évidemment, sur chaque transaction. Mais une barrière est tombée ; on ne peut pas, de toute façon, empêcher une technologie qui est au point d’être commercialisée. »
Free en première ligne ?
Pour l’heure, Apple a donc seulement conclu des accords avec quatre opérateurs anglo-saxons. « Mais cela arrivera forcément en France, et à court terme », reprend Frédéric Salles. « Il y en a un qui va accepter d’être partenaire et les autres vont suivre, tirant les prix toujours plus vers le bas. »
Et au jeu des pronostics ? Le patron de Matooma se risque : « à mon sens, c’est le plus petit opérateur, Free, qui a intérêt à y aller, pour essayer de grappiller des clients aux autres. Il fera le même calcul qu’EE en Grande-Bretagne : vendre moins cher, certes, mais en grande quantité. »
Nul doute que l’opérateur fondé par Xavier Niel, adepte des opérations offensives en matière de tarifs, étudie sérieusement cette possibilité…
