Blackberry, toujours challenger

« Trop peu novateur pour redorer le blason de la marque »

Blackberry 10, le nouveau système d’exploitation des smartphones fabriqués par Research in Motion (RIM), annoncé pour 2013, aura du mal à repositionner le constructeur canadien parmi les leaders. Car ce logiciel ne crée pas de rupture franche avec l’existant, comme avait pu le faire, dans les années 2000, l’un de ses aïeux doté d’un système révolutionnaire de gestion de courriels en mobilité. Blackberry 10 présente pourtant quelques innovations bien senties, mais trop cantonnées à l’écosystème du constructeur canadien. Ainsi, la nouvelle interface utilisateur, enfin modernisée, propose en page d’accueil les applications les plus utilisées sur le smartphone, le tout en mode multitâche. Une grille d’applications est également disponible.

Par ailleurs, RIM a développé un mode de navigation où l’on bascule d’une application à l’autre avec son seul pouce (Peek). Le Canadien veut s’affranchir du bouton Home. Autre innovation, côté entreprises, Blackberry 10 embrasse la tendance BYOD (Bring Your Own Device). La fonction Balance autorise la bascule d’un environnement personnel à un environnement pro, sur lequel les applications sont davantage sécurisées. Une amélioration intéressante, mais sur un segment de marché où la concurrence est rude. Pour les applications, le nerf de la guerre, RIM repart de zéro. Certes, il en propose aujourd’hui plus de 25 000, mais l’écart à combler avec Apple et Google est immense : ils en exposent 700 000 chacun. Surtout, Blackberry doit se défaire d’une notoriété en baisse (système d’exploitation jugé vieillot, pannes du service à répétition).

Au final, Blackberry 10 est trop peu novateur pour faire table rase du passé et redorer rapidement le blason de RIM. Espérons que cette nouvelle mouture de son système évitera au constructeur de subir, à court terme, le même sort qu’un autre ex-champion de la téléphonie mobile : Motorola.