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Bring Your Own Application : le cloud accélère l’utilisation d’applications personnelles au travail
Par La rédaction, publié le 13 novembre 2012
Le BYOA (Bring Your Own Application) permet notamment une plus grande productivité des salariés, une réduction des besoins de formation et une baisse des coûts d’acquisition des logiciels.
Conjuguée à l’essor du cloud computing, la tendance du BYOD (Bring Your Own Device), au centre des préoccupations actuelles de la plupart des directions des systèmes d’information (DSI), amène naturellement celle du BYOA (Bring Your Own Application). Ainsi, de plus en plus de salariés utilisent des applications qu’ils ont eux-mêmes choisies pour leurs besoins professionnels.
Le Saas (Software as a Service) se déploie rapidement, à tel point que la plupart des analystes le voient comme modèle dominant sur le marché du logiciel à moyen terme. Il répond notamment aux besoins d’accès aux applications et aux données des travailleurs mobiles. Les employés sont de plus en plus nombreux à recourir à des utilitaires – sites web ou applications en Saas – pour gérer leurs informations personnelles, qu’il s’agisse de leurs documents, photos, agendas ou de collaboratif (au travers de réseaux sociaux).
Cette montée en puissance du cloud personnel, permettant une meilleure mobilité et plus d’indépendance vis-à-vis des plates-formes matérielles, va de pair avec la culture de l’« app » où chacun choisit, pour remplir un besoin donné, l’application gratuite ou payante qui lui convient le mieux (orientation résultat et non moyen). Le marché est foisonnant et couvre des fonctions chaque jour plus nombreuses.
Une meilleure mise à profit du paiement à la consommation
La connexion à ces applications personnelles se fait de plus en plus sur le lieu de travail, depuis un appareil fourni par l’entreprise ou, BYOD aidant, personnel : la consumérisation de l’IT s’étend donc au logiciel. Le BYOA consiste ainsi pour un employeur à profiter de ce levier en permettant à ses salariés d’utiliser les outils qu’ils ont sélectionnés pour remplir leurs tâches professionnelles.
Au-delà de la satisfaction accrue des employés qui apprécient de pouvoir utiliser un environnement de travail personnalisé selon leurs besoins propres, des bénéfices tangibles peuvent être tirés du BYOA. Citons, notamment, une plus grande productivité des salariés, une réduction des besoins de formation et de conduite du changement, une baisse des coûts d’acquisition du logiciel et une meilleure mise à profit du paiement à la consommation – l’essence du Saas.
Une nécessaire capacité d’adaptation de l’IT de l’entreprise
Pour que ces avantages se concrétisent réellement, et peut-être plus encore que dans le cas du seul BYOD, les entreprises doivent accompagner managérialement et techniquement le BYOA. Pas uniquement sur le périmètre de la gestion de la flotte mobile. En effet, en cas de perte ou de vol d’un appareil personnel contenant des données sensibles, des pratiques de remise à zéro à distance peuvent être mises en place. Mais que se passe-t-il quand l’éditeur d’une solution Saas utilisée de façon personnelle par des employés, donc sans lien avec l’entreprise, subit une brèche de sécurité ?
Plus largement, la véritable clé sera l’adaptabilité de l’entreprise et de son IT, en termes de gouvernance et d’ouverture technique, à la diversité des clouds personnels. Ceux-ci vont graduellement remplacer les PC et il paraît illusoire de voir s’imposer une technologie standard ou un fournisseur sur un périmètre aussi étendu. Cette capacité d’adaptation sera d’autant plus inévitable que, comme l’indique une étude récente d’Easynet, ce sont les dirigeants, par nature peu contrôlables par une DSI, qui, plus que la génération Y souvent montrée du doigt, sont les plus enclins à utiliser des applications personnelles au sein de l’entreprise.
image : DR.
Jean Pujol
Jean Pujol