Cloud
CA avale un nouveau spécialiste du cloud, Nimsoft
Par La rédaction, publié le 12 mars 2010
La fringale du spécialiste de l’administration se poursuit avec un nouveau rachat dans le domaine du cloud computing en moins d’un an. Nimsoft apporte à son acquéreur des compétences et des clients dans le secteur des entreprises intermédiaires.
CA veut à tout prix sa part de l’administration et de la supervision du cloud et des applications hébergées. Après 3Tera en février 2010, Oblicore en janvier 2010, Cassat en juin 2009, il met la main pour 350 millions de dollars en cash sur Nimsoft. Cet éditeur, qui compte 120 salariés, a développé des solutions de surveillance de la performance dans le domaine des services en ligne de tout poil : Iaas (Rackspace, Amazon), Saas (Google Apps, Salesforce.com), Paas (Google App Engine), services hébergés, serveurs virtuels, etc.
Nimsoft compte aujourd’hui environ 800 clients, pour partie des fournisseurs de services administrés, pour partie des entreprises intermédiaires. Sa famille d’outils propose une interface entre fournisseurs de services et clients au travers de laquelle ils peuvent s’entendre sur ce que signifient qualité de service et disponibilité, et vérifier que les engagements sont respectés au cours du temps.
Une acquisition de marché plus que de technologie
Ce quatrième rachat dans le domaine du cloud montre le sérieux des intentions de CA. Mais il n’est pas le seul à s’y intéresser. BMC a investi dans des rachats similaires : Bladelogic d’abord, et plus récemment Phurnace. VMware a récemment acquis auprès d’EMC un lot d’outils d’administration comparables. La course à l’administration du cloud va bon train.
Le rachat de Nimsoft ne fait pas que des heureux. Maladresse ou franchise, Jay Fry, un des vice-présidents de CA, écrit sur son blog : « Le rachat de Nimsoft porte moins sur leur technologie (quoiqu’elle soit plutôt intéressante) que sur le marché. En achetant Nimsoft, CA possède une solution pour une classe d’utilisateurs pour lesquels nous n’avions pas réellement d’offre. » Une assertion qui rappelle les comportements du CA des années 95-2005, capable de racheter des technologies pour les enterrer et convertir les clients à ses propres produits.
La mauvaise image de CA
Le patron de Nimsoft, Gary Read, récemment encore décidé à concurrencer BMC, CA, HP et IBM, reconnaît avoir douté lors de la proposition de rachat. Mais affirme à présent sa totale confiance (le contraire serait étonnant). Hélas, la côte d’amour de CA laisse à désirer. Les réactions au post de Gary Read se montrent bien moins enthousiastes. Un intervenant qui signe Ken Olsen écrit « Bon pour vous. Mauvais pour vos clients. Nouvelle très décevante. » Un autre, Jose Montero, affirme : « Cela va conduire cette intéressante entreprise et ses produits vers le bas. » Un autre encore : « CA est l’endroit où vont mourir les logiciels, exactement ce qui arrivera à Nimbus. La seule vision de CA consiste à saigner les produits rachetés en fournissant aussi peu de maintenance et d’évolution que possible (…). » D’autres voix s’inscrivent en faux, et soutiennent que CA a bien changé depuis ses très lourds problèmes judiciaires des années 2000-2005, avec la condamnation d’un de ses anciens PDG à douze ans de prison.
Outre cette crise de confiance, CA aura fort à faire pour intégrer les produits issus de ses derniers rachats dans une suite cohérente, et ne pas se contenter d’afficher, comme il l’a fait si souvent, un catalogue si pléthorique que même ses employés peinent à s’y retrouver.