

Gouvernance
C’était mieux avant
Par La rédaction, publié le 29 avril 2025
Chaque plateforme technologiques naît, triomphe, vieillit et meurt plus vite que la précédente, tandis qu’une jeunesse nativement numérique bouleverse les codes que les DSI avaient tout juste intégrés. Et quand le DSI prend la plume, il pense à la gouvernance du SI, à l’anticipation de l’obsolescence et à l’accompagnement humain des ruptures. Un poème à slamer sur une musique de Grand Corps Malade…
Parole Poème de DSI / Par Thomas Chejfec, Directeur des systèmes d’information
TikTok est à Instagram
Ce qu’Instagram est à Facebook
Ce que Facebook est à Internet
Ce qu’Internet est à la télé
Ce que la télé est à la radio
Ce que la radio est aux journaux
Ce que les journaux sont aux livres…
À savoir du point de vue des adultes une certaine forme de décadence et de décérébration.
À savoir du point de vue de la jeunesse, un progrès et une forme de communication
que les adultes ne peuvent pas comprendre, ne peuvent pas intégrer,
et le symbole d’un monde nouveau auquel ces adultes n’appartiennent pas, et n’appartiendront jamais.
Des adultes qui tentent d’adapter les codes de la modernité d’une façon maladroite,
Comme un ado porterait un costume-cravate.
Des adultes qui renoncent à adopter les codes de la jeunesse,
Comme un ado serait en butte avec ses parents, qui ne comprennent rien à rien.
Des adultes qui s’enferment dans leurs dogmes,
Comme un ado à l’inverse s’ouvre au monde et à ses nouveautés.
Une génération descend, décline, ralentit, se canalise, pour s’effacer,
Une génération prend le pouvoir, impose ses codes, ses normes.
On naît, on découvre.
On apprend, on crée.
On subit nos aînés, pour les égaler
On impose nos façons de faire, au grand dam de nos parents
On dirige le monde et on fait des enfants…
Et on perpétue un cycle.
Les héros d’hier sont les losers de demain,
Les fragiles d’hier sont les héros du futur.
Les enfants d’hier sont les adultes de demain.
Le pouvoir ne se donne pas, il se prend.
Les jeunes ne veulent pas comprendre leurs aînés, ils veulent les dépasser,
C’est ce que nous avons tous voulu faire et que nous avons tous fait.
Les aînés ne veulent pas comprendre leurs enfants, ils veulent les formater,
C’est ce que nous ferons tous.
Demain viendra un réseau plus violent, plus rapide, plus intense.
Un flux sans visage, sans mot, sans pause. Une pulsation. Une vibration.
Une onde directe dans le cerveau, sans écran, sans doigt, sans clic.
Un algo qui en saura plus sur toi que ton amant.
Une IA qui rit quand tu pleures, qui t’imite mieux que toi-même.
Un réseau sans relation, où l’on parle seul – ironie – pour ne pas être seul.
TikTok sera un cimetière, Instagram un musée, Facebook un dinosaure.
Et les jeunes se moqueront de nos réels,
comme nous avons ri des selfies sur fond de sunset.
Les vieux se réfugieront dans des métavers de souvenirs,
pendant que les jeunes coderont leur identité en NFT d’émotions.
Le silence deviendra suspect.
La lenteur, une maladie.
Le réel, un luxe.
On accusera ces nouveaux outils de détruire l’humanité,
Alors qu’ils ne font que la refléter – plus crue, plus nue, plus immédiate.
Et comme toujours,
On dira que c’était mieux avant.
À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :
