Inclusivité dans l'IT: Changer enfin le regard sur le handicap

@Work

Changer enfin le regard sur le handicap

Par Xavier Biseul, publié le 23 décembre 2024

Par peur d’être stigmatisés et d’être freinés dans leurs carrières, de nombreux professionnels choisissent de taire leur handicap. Pourtant et pour peu qu’il soit accessible, le numérique favorise l’entrée et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap.

Parmi les nombreux bienfaits des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, l’événement aura permis de donner un autre éclairage sur le handicap. Selon un sondage réalisé par l’Apec, 60 % des cadres disent avoir changé de regard sur le handicap en regardant la combativité dont les athlètes ont fait preuve ou en prenant conscience des difficultés rencontrées au quotidien par les personnes handicapées.

Un signal encourageant, mais on part de loin. Alors que 12 % des actifs affectés par un handicap ou un problème de santé limitant leurs activités au quotidien, occupent un emploi de cadre, seuls 2 % ont fait la démarche pour faire reconnaître leur handicap.

« Entre la peur d’être stigmatisés et d’être freinés dans leurs carrières, les idées reçues associées au handicap ou encore la culture de la performance inhérente à leur fonction, de nombreux cadres choisissent de dissimuler leur situation de handicap, en particulier lorsque celle-ci est invisible », avance l’Apec.

La révélation du handicap est rarement spontanée et intervient « lorsque la dégradation de l’état de santé devient trop difficile ou coûteuse à dissimuler, et que les aménagements de poste ou d’horaires deviennent nécessaires ». En cause également, le manque d’information sur la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et des droits qui y sont associés.

Mais ces explications rationnelles ne sont pas les seules. De nombreuses fausses idées sont à combattre. Ainsi, le mot handicap est trop souvent associé dans l’inconscient collectif au fauteuil roulant ou à la canne blanche, alors que 80 % des handicaps sont invisibles (maladies chroniques, déficience auditive, autisme…) et que seuls 10 % de ces travailleurs ont besoin d’un aménagement de leur poste de travail (fauteuil adapté, clavier braille….).

Intégrer le handicap dans une stratégie RH de diversité et d’inclusion suppose donc de casser les stéréotypes par des actions de sensibilisation auprès des collaborateurs, mais aussi des employeurs.

Et le numérique a une place de choix : dans une autre étude menée par l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), il est perçu comme une opportunité par 65 % des personnes en situation de handicap. Il permet d’organiser le télétravail ou de palier certaines déficiences, via notamment la synthèse vocale.

À l’inverse, l’inaccessibilité des environnements numériques apparaît comme une perte de chance pour le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. 21 % d’entre elles ont déjà « très ou assez souvent » renoncé à candidater à un emploi en raison du manque d’accessibilité du site de l’employeur.

Or, selon le dernier observatoire de la Fédération des aveugles de France, seuls 0,62 % des sites contrôlés sont conformes au cadre réglementaire (RGAA) ! Même une fois recrutés, le problème de cette inaccessibilité aux outils du numérique perdure. Ainsi, lors de l’implantation d’un site ou d’une application dans une entreprise ou de son évolution, seuls 38 % des dirigeants ont mis en place une réflexion autour de leur accessibilité.

On terminera sur une note plus positive en soulignant que le numérique peut aussi favoriser l’insertion professionnelle. L’Agefiph propose notamment un dispositif spécifique à destination des DSI. Baptisé Diagnostic numérique handicap, cet audit permet d’identifier le ou les projets susceptibles d’intégrer directement ou indirectement des collaborateurs en situation de handicap.



À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :


À LIRE AUSSI :

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights