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Cloudwatt, le cloud flou

Par La rédaction, publié le 02 octobre 2012

Pas de roadmap, pas de produits, pas de prix, un business model à peine esquissé, quelques briques open source, une équipe de direction incomplète, un site web minimaliste. Voilà ce à quoi ressemble aujourd’hui Cloudwatt.

Pas de roadmap, pas de produits, pas de prix, un business model à peine esquissé, quelques briques open source, une équipe de direction incomplète, un site web minimaliste. Voilà ce à quoi ressemble aujourd’hui Cloudwatt, l’un des deux fameux clouds dits « souverains ». Pour le reste, il faudra revenir en novembre/décembre. Vue la quantité d’information qui a été distillée, on peut se demander pourquoi Patrick Starck – PDG de cette nouvelle société – a organisé aujourd’hui, 2 octobre, une conférence et fait venir des journalistes, des experts et une ministre (Fleur Pellerin qui, pour l’occasion, a franchi un nouveau record de vitesse d’élocution).

On n’ose pas imaginer que l’évènement était planifié uniquement pour la publication de l’étude TNS Sofres/Cloudwatt sur le cloud. Une étude qui, honnêtement, ne nous apprend rien. On constate que l’usage du cloud est toujours aussi peu développé auprès des PME, et que les principaux freins sont la sécurité des données, le manque de transparence et le manque de clarté contractuelle. Pas la peine de réserver le restaurant du musée du Quai Branly pour ça, un communiqué de presse par email aurait suffi.

Du tout-venant prêt-à-l’emploi.

Toutefois, parmi les quelques miettes d’informations jetées à l’audience, il y avait quand même une grosse surprise. On pensait que ce nouveau cloud, tout « souverain » qu’il sera, allait servir à stocker, gérer et sécuriser les données sensibles des entreprises et organismes stratégiques de notre pays. Eh bien non, pas du tout. Cloudwatt va cibler tout type d’entreprise et tout type de données. D’ailleurs, les données et applications critiques ne figurent pas spécialement dans sa cible commerciale car « d’autres le font très bien », comme le précise Patrick Starck qui préfère donc faire du tout-venant prêt-à-l’emploi.

Vu sous cet angle, Cloudwatt ressemblera donc plutôt à OVH, mais en plus complexe car la vente se fera de manière directe et indirecte. Et même surtout de manière indirecte, en fait. « Une majorité de nos revenus viendront de nos partenaires, qui apporteront la valeur métier sur la base de notre infrastructure cloud. L’approche directe conviendra aux clients capables d’apporter eux-mêmes cette valeur », explique Patrick Starck. Mais là encore, peu de précisions. On ne sait pas qui sont ces partenaires orientés métier, et quelles seront les conditions commerciales de ces partenariats.

Orange devra faire des arbitrages

Ce que l’on sait – mais ce n’est pas un scoop – c’est que Cloudwatt va pouvoir s’appuyer sur les forces commerciales d’Orange. Mais là encore, le flou prédomine sur l’arbitrage entre les offres. Quand Orange va-t-il préconiser le cloud de Cloudwatt et son propre cloud ? « On pense que par rapport à notre portefeuille d’offres existant, il n’y a pas de concurrence aujourd’hui. Il est possible que l’on décide demain que de nouvelles offres d’Orange Business Services s’appuieront non pas sur le cloud d’Orange, mais sur celui de Cloudwatt. Cela se fera dans certains cas, on fera des choix dans notre portefeuille d’offres », explique un porte-parole d’Orange, sans trop vouloir se mouiller.

En tous les cas, ce n’est pas avec Orange que Cloudwatt va faire de l’argent. Orange est non seulement revendeur, mais aussi fournisseur de cette société qui, pour construire son offre, s’appuiera sur le futur datacenter de l’opérateur, situé à Val-de-Reuil (Normandie). Il est donc probable qu’Orange bénéficiera du cloud de Cloudwatt au prix coûtant, ou presque. Pour engranger des bénéfices, il faudra donc trouver d’autres canaux, et plutôt en dehors de France vu la taille d’Orange Business Services dans l’Hexagone. Ça tombe bien : Patrick Starck vise « au moins » le marché européen.  Son objectif : 500 millions d’euros de chiffre d’affaires dans cinq ans, avec plus de 300 emplois directs à la clé. Le rendez-vous est donné.

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