Green IT
Combien coûte un tweet à la planète ?
Par Laurent Delattre, publié le 06 décembre 2022
C’est à cette drôle de question qu’à tenter de répondre Greenly. La startup spécialiste du bilan carbone a mené l’enquête. De quoi refroidir l’ardeur des plus grands twittos écolos de notre monde numérique…
Le numérique est de plus en plus décrié par certains – qui oublient souvent ses apports parallèles pour restreindre les émissions d’autres secteurs – pour son empreinte carbone.
Histoire d’apporter un peu d’eau supplémentaire à leur moulin, les spécialistes du bilan carbone de Greenly se sont livrés à de savants calculs pour évaluer l’empreinte CO2e d’un tweet : il s’élève à 0,026 gCO2.
Twitter véhicule chaque année 316 milliards de tweets émis par ses utilisateurs. Le service récemment racheté par Elon Musk émet donc 8200 tonnes de CO2e par an, l’équivalent de 4.685 vols Paris-New York !
Bien évidemment, la principale cause de ses émissions carbones concerne la consommation électrique des datacenters du groupe.
Alexis Normand, CEO et co-fondateur de Greenly, note cependant que tous les utilisateurs ne sont pas égaux dans cette émission CO2 : « La question se pose car évidemment un tweet envoyé par Elon Musk par exemple n’aura pas le même impact carbone que celui d’un utilisateur lambda. En cause, le nombre de followers n’est pas le même d’un compte à l’autre… »
Même s’il reconnaît qu’ « il reste difficile de quantifier exactement l’impact carbone annuel de chaque compte », Greenly a quand même publié un palmarès des 10 principaux comptes Twitter et de leur empreinte carbone. Les 10 comptes les plus suivis sur Twitter atteignent à eux-seuls 22,5 tCO2e par an, soit 0,26% des émissions globales du réseau social. C’est l’équivalent de 13 vols Paris-New York ou de l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un humain d’ici 2050 dans le cadre de la neutralité carbone.
Et Greenly de s’inquiéter des bouleversements actuellement en cours chez Twitter. « Elon Musk a l’ambition de créer une “super” application tout en un, appelé “X”, dans les 3 ans, prévoyant davantage de trafic de contenus vidéos et photos. Les émissions carbones risquent de monter en flèche », alerte Tommy Catherine, expert du Carbon Institute lancé par Greenly.
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