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Comment bien se préparer à une attaque cyber ?
Par La rédaction, publié le 03 avril 2025
Connaître la menace, la comprendre, puis l’affronter à armes égales : voilà le triptyque indispensable pour ne plus subir les cyberattaques, mais les anticiper avec rigueur et méthode. Voici comment se préparer à une attaque cyber en 2025…
De Samuel Hassine, CEO et fondateur de Filigran
Face à la complexité croissante des cybermenaces, de nombreuses organisations peinent encore à évaluer avec précision leur niveau de préparation. Pourtant, cette évaluation est un élément stratégique essentiel pour faire face aux attaques informatiques en perpétuelle évolution. Examinons pourquoi et comment transformer cette difficulté en opportunité.
Structurer la connaissance pour mieux agir
Pour évaluer correctement sa préparation, il est impératif de connaître la menace dans ses moindres détails. Comment se protéger efficacement contre ce que l’on ignore ? La collecte d’informations constitue donc une première étape cruciale. Toutefois, cette collecte ne suffit pas : il faut transformer ces données brutes en informations exploitables en les structurant et en les contextualisant correctement. Par ailleurs, il faut ensuite s’assurer que les informations soient bien utilisées à tous les niveaux, des aspects techniques aux enjeux stratégiques d’une organisation.
Une évaluation complexifiée par la multiplication des sources
La difficulté à mesurer précisément son niveau de sécurité face aux attaques s’explique d’abord par la diversité des paramètres à considérer : surface d’attaque en constante expansion, empreinte informationnelle grandissante et évolution permanente du paysage des menaces. Appréhender ces risques nécessite une approche méthodique et structurée des données de cybersécurité qui ont aujourd’hui des natures très diverses : surveillance du dark web, connaissance des techniques utilisées par les groupes d’attaquants, information sur les incidents passés, etc.
Au-delà de la connaissance : l’importance de l’action
Si la connaissance des menaces reste fondamentale, elle reste insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’actions concrètes. Se contenter d’identifier les risques sans les tester revient à adopter une posture réactive qui ne garantit pas une défense efficace en cas d’incident réel. Pour se préparer efficacement, les entreprises doivent impérativement adopter une démarche proactive, notamment par la mise en œuvre régulière de simulations d’attaques et de tests d’intrusion. Cette démarche est aussi un bon moyen de valider sa posture de sécurité au regard des menaces qui pèsent sur une organisation, de manière continue et méthodique.
L’IA, le nouvel allié
L’intelligence artificielle (IA) est devenue un allié stratégique dans cette démarche. L’IA permet de centraliser l’information, d’automatiser certains processus d’analyse, de prioriser les alertes et de contextualiser les données pour leur donner du sens. Elle contribue ainsi à rendre les simulations plus réalistes et adaptées aux défis spécifiques rencontrés. L’alliance des outils de simulation, des données consolidées et d’intelligence artificielle permet désormais de créer des scénarios d’attaque toujours plus fidèles à la réalité, produisant des résultats directement exploitables pour renforcer la sécurité.
La récurrence : pilier d’une cybersécurité efficace
Une fois la première simulation d’attaque réalisée, l’analyse approfondie des résultats devient déterminante. Où les défenses ont-elles résisté ? Où ont-elles révélé leurs faiblesses ? Quels sont les axes d’amélioration prioritaires ? Cette analyse “post-mortem” constitue un moment décisif, permettant aux équipes de cybersécurité de définir des actions correctives concrètes et mesurables.
Pourtant, une fois cette phase d’analyse achevée, il serait erroné de considérer le travail comme terminé. Un test d’intrusion ne doit jamais être envisagé comme une action ponctuelle, mais comme une pratique régulière et systématique. Cette récurrence permet non seulement d’évaluer les progrès réalisés mais aussi de suivre l’évolution de la posture de sécurité face à des menaces en constante mutation. À l’image des attaques qui évoluent sans cesse, les défenses doivent être continuellement adaptées et renforcées.
Des bénéfices stratégiques mesurables
Cette connaissance approfondie de la menace, couplée à une pratique proactive via des simulations régulières, offre trois bénéfices majeurs aux organisations :
1 – Une amélioration continue des opérations de cybersécurité, garantissant le renforcement progressif des compétences des équipes et l’optimisation des processus de défense.
2 – Une réduction significative du risque cyber, enjeu désormais stratégique pour toutes les entreprises confrontées à la difficulté de maîtriser leur exposition dans un environnement numérique complexe.
3 – Une gouvernance renforcée, assurant une gestion plus efficace et transparente de la cybersécurité à tous les niveaux de l’organisation, du conseil d’administration aux équipes opérationnelles.
En définitive, la pratique régulière des simulations d’attaque ne représente plus une option, mais une nécessité absolue pour faire face à l’évolution rapide et constante des cybermenaces. Dans un monde où la question n’est plus de savoir si une organisation sera attaquée, mais quand elle le sera, pourquoi se priver d’un tel levier de résilience ?
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