Comprendre les cybermenaces en identifiant les Threat Actors et les Instructions Sets

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Cybermenaces : comprendre les « Threat Actors » et les « Intrusion Sets » pour mieux se protéger

Par La rédaction, publié le 25 février 2025

Les cyberattaques ne sont pas le fruit du hasard : elles obéissent à des logiques précises. Identifier les « Threat Actors » pour comprendre qui attaque et analyser les « Intrusion Sets » pour décoder comment ils opèrent est essentiel pour se protéger. Une distinction qui change tout dans la cybersécurité.


De Einat Argon, Senior Customer Success Manager
et Lucas Guiglionia, Customer Success Management Manager de Filigran


La cybersécurité repose sur une analyse approfondie des menaces pour anticiper, identifier et neutraliser les cyberattaques. Dans ce domaine, deux concepts fondamentaux émergent : les « Threat Actors » et les « Intrusion Sets ». Ces notions différentes, bien que complémentaires, permettent de mieux cerner la nature des cybermenaces. Pourtant, leur compréhension reste parfois floue, entravant la capacité des organisations à réagir efficacement. Comprendre ces distinctions est aujourd’hui indispensable pour construire des stratégies de défense robustes.

Une classification essentielle à l’analyse des cybermenaces

Les cyberattaques d’aujourd’hui sont bien plus complexes qu’il y a dix ans. Les groupes malveillants utilisent des technologies avancées et des techniques d’ingénierie sociale sophistiquées pour contourner les défenses. Dans ce contexte, distinguer « Threat Actors » et « Intrusion Sets » permet de mieux comprendre et anticiper les comportements des attaquants.

1. Les « Threat Actors » : identifier les motivations et les stratégies

Les « Threat Actors » représentent l’intention et la stratégie derrière une attaque. Qu’il s’agisse d’un État cherchant à déstabiliser une nation rivale, d’un groupe criminel visant à obtenir des rançons ou d’un concurrent utilisant des cyberattaques pour obtenir un avantage économique, ces acteurs incarnent le « visage » des cybermenaces.

Cette catégorisation permet aux analystes de mieux comprendre les motivations qui sous-tendent une attaque. Par exemple, les campagnes menées par des États visent souvent des objectifs géopolitiques, tandis que les groupes criminels cherchent principalement à maximiser leurs gains financiers.

2. Les « Intrusion Sets » : analyser les techniques et les outils

Les « Intrusion Sets » sont l’expression technique des actions malveillantes. Elles regroupent des modèles d’attaques caractérisés par des outils spécifiques (malware, phishing, ransomware) et des méthodes (exploitation de vulnérabilités, mouvements latéraux au sein des réseaux).

Cette analyse permet aux équipes de Threat Intelligence d’identifier des tendances, de détecter des vulnérabilités et de concevoir des contre-mesures adaptées. Par exemple, en étudiant une « Intrusion Set », il est possible de découvrir des failles exploitées par les attaquants, permettant ainsi de renforcer les défenses.

Des zones grises : l’exemple des groupes utilisant des ransomware

Certaines entités, comme les groupes d’attaquants via des ransomware, brouillent la ligne entre ces classifications. Ces organisations, souvent décentralisées, fonctionnent à la fois comme des acteurs autonomes et des ensembles d’activités malveillantes. Bien qu’elles revendiquent leurs actions, leur structure interne complexe conduit souvent les analystes à les classer comme des « Intrusion Sets ».

Prenons le cas de REvil, un groupe célèbre pour ses attaques ransomware. Bien qu’identifié comme un acteur criminel, ses activités variées et ses nombreuses ramifications techniques en font également une « Intrusion Set ». Cette dualité complexifie leur suivi, mais souligne aussi l’importance d’une approche combinée pour analyser leurs actions.

Une approche globale pour des réponses efficaces

Alors que les cyberattaques se multiplient et se diversifient, maintenir des distinctions claires entre « Threat Actors » et « Intrusion Sets » est essentiel. Cela ne signifie pas que ces concepts fonctionnent en vase clos ; au contraire, leur complémentarité est leur force.

Un élément clé pour renforcer cette approche est l’adoption de critères concrets comme la ”naming convention”. Cette méthodologie, couramment utilisée dans le domaine de la Threat Intelligence, consiste à attribuer des noms standardisés et descriptifs aux « Threat Actors » et « Intrusion Sets ». Par exemple, des codes comme APT28 ou FIN7 permettent une identification rapide et cohérente des menaces. Cette standardisation facilite la collaboration entre les organisations, les équipes de sécurité et les partenaires externes, en réduisant les ambiguïtés et en accélérant la prise de décision. Une convention de nomenclature claire garantit également une meilleure traçabilité des attaques au fil du temps, essentielle pour adapter les stratégies de défense.

Préparer l’avenir de la cybersécurité

Alors que l’Intelligence Artificielle générative révolutionne les capacités des attaquants en matière de création de contenu malveillant, la distinction entre « Threat Actors » et « Intrusion Sets » devient encore plus critique. Les organisations doivent renforcer leurs capacités d’analyse pour faire face à des menaces toujours plus sophistiquées.

À l’ère des cyberattaques industrialisées, les entreprises et les États doivent investir dans des outils, des compétences et des méthodologies capables de suivre ces deux axes. Ce n’est qu’en comprenant le « qui » et le « comment » qu’il sera possible d’anticiper les prochaines évolutions des cybermenaces et de protéger efficacement les infrastructures critiques.

Il est donc urgent de transformer cette connaissance en action. La cybersécurité n’est plus seulement une question technique ; elle est un enjeu stratégique majeur pour les organisations publiques et privées. Seule une approche éclairée et structurée pourra garantir la résilience nécessaire face aux adversaires d’aujourd’hui et de demain.


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