Gouvernance
Datacenter : comment bâtir une infrastructure optimale sans expert ?
Par La rédaction, publié le 18 novembre 2022
Face à la pénurie de talents, les entreprises peuvent-elles imaginer s’en passer dans leurs datacenters ? Aujourd’hui, la réponse peut-être positive en s’appuyant sur l’automatisation et la simplification. Voici comment vivre le datacenter sans expert…
Par Michael Melloul, Directeur de l’ingénierie des systèmes chez Juniper Networks
La pénurie de talents dans le secteur de la tech est un problème persistant pour les grandes entreprises. Elle peut en effet avoir un impact considérable puisque, 63% des dirigeants français estiment que le manque de collaborateurs qualifiés peut pénaliser leur activité, d’après une étude Udacity. Dans le même temps, l’Edge computing et l’IoT nécessitent davantage de bande passante et multiplient le nombre de points d’accès, ce qui complexifie la gestion des datacenters.
Il est ainsi essentiel de simplifier l’automatisation des datacenters afin de rendre sa gestion aussi accessible que possible aux nouveaux employés et de garantir un fonctionnement sans interruption.
Une mutation des applications à appréhender
Dans leur quête de vitesse et d’optimisation maximales, les leaders technologiques se sont historiquement concentrés avant tout sur les performances des applications. En conséquence, l’infrastructure sous-jacente était conçue et façonnée pour s’adapter aux besoins de celles-ci et cela a bien fonctionné pendant un certain temps.
Cependant, dans l’environnement moderne actuel caractérisé par l’essor de la vidéo, du télétravail et du développement des appareils IoT, on assiste à une explosion du nombre d’utilisateurs (personnes et appareils), d’applications, de données, de domaines (privés et publics) et, en raison de la pandémie, de points d’accès sur lesquels tout cela doit fonctionner. Tous ces facteurs combinés montent les exigences d’un cran en matière d’échelle opérationnelle. Il n’est désormais plus possible de maintenir des opérations sur-mesure sans une augmentation considérable des coûts.
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Les dirigeants se sont donc tournés vers le cloud. Les fournisseurs ont priorisé la construction d’une infrastructure durable à l’échelle et ont contraint les applications à se conformer à des architectures standards. Toutefois, le passage au cloud présente également ses propres défis en matière de propriété, de sécurité et de conformité.
Alors, que doivent faire les responsables IT ? Ils ont bien sûr besoin de construire des datacenters à l’architecture robuste et cela commence par l’utilisation de protocoles ouverts testés dans les environnements les plus exigeants, à savoir les réseaux EVPN et BPN. Mais ce n’est que la première étape. Il est également essentiel de rationaliser l’installation, la conception et la gestion opérationnelle.
Des procédures opérationnelles à repenser
L’un des principaux facteurs qui compliquent la gestion des datacenters est le manque de fiabilité. Les réseaux sont notoirement fragiles, et les opérateurs sont parfois conservateurs lorsqu’il s’agit de procéder à des changements. Pourtant, les interfaces nécessaires pour les automatiser existent depuis près de deux décennies. Elles peuvent radicalement simplifier et rationaliser les procédures pour les employés (qu’ils soient nouveaux ou déjà en place) mais les responsables IT ont été réticents à les adopter par crainte de potentiels problèmes.
Si les opérateurs étaient certains du bon fonctionnement suite à un changement, ou du moins qu’il ne cause pas de problèmes, ils ne se soumettraient pas à de tels contrôles pouvant ralentir les traitements, compliquer les procédures pour les nouveaux employés et rendre plus difficile l’utilisation des outils d’IA. Pour améliorer l’efficacité et la rapidité, ils doivent comprendre que construire leur couche d’opérations avec la fiabilité comme critère principal est primordiale. De nombreux datacenters stoppent même les procédures de changement pendant les vacances pour éviter les complications – mais rien n’est plus chronophage que de s’arrêter complètement !
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Les besoins technologiques doivent également être étudiés de près par les dirigeants qui cherchent à améliorer et à simplifier les opérations. Le désordre actuel de la chaîne d’approvisionnement montre qu’avoir le choix est essentiel. Le problème, du point de vue des datacenters, est qu’il est coûteux. Si chaque fournisseur de matériel et de logiciels a sa propre gestion et ses propres équipes d’exploitation, les coûts augmentent en conséquence. Ce n’est pas une structure durable, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles de nombreuses stratégies multifournisseurs ont été difficiles à appliquer par le passé.
Les fournisseurs commencent toutefois à concevoir des solutions logicielles qui fonctionnent, peu importe les boîtiers et les commutateurs utilisés. Si les entreprises sont intelligentes et réfléchissent à la manière dont elles ont conçu leurs opérations – pour donner la priorité à la fiabilité sur la vitesse et à l’infrastructure sur les applications – et si elles choisissent consciencieusement leurs collaborateurs, elles trouveront la bonne combinaison de fournisseurs pour répondre à leurs besoins.
Les datacenters de demain
Les datacenters deviennent trop complexes et étendus pour s’en tenir à des processus d’exploitation datés et à des outils de gestion décousus. Et comme, de plus en plus, ils ouvrent leurs portes à des employés sans expertise technologique de base, l’automatisation est cruciale. Pour construire un datacenter qui puisse être exploité sans experts, les dirigeants doivent repenser la définition d’un « datacenter expert ».
En se concentrant sur la fiabilité plutôt que sur les fonctionnalités personnalisées et en s’appuyant sur les technologies les plus récentes avec un système ouvert et adaptable pour simplifier et automatiser les processus, il est possible de résoudre les pénuries de talent et de faciliter la tâche des techniciens expérimentés. La simplification du travail est nécessaire pour faire fonctionner le système, tout en préservant la flexibilité ainsi qu’en optimisant la qualité et la rentabilité.
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