Data / IA
Découvrez comment Anonymize chiffre le partage de données de bout en bout
Par Alain Clapaud, publié le 01 mars 2023
Avec Secrecy.me, Anonymize propose un « Dropbox » chiffré de bout en bout. Il s’agit d’un démonstrateur qui préfigure la technologie de partage des données chiffrées qu’Anonymize destine avant tout aux marchés B to B et B to B to C.
Créé par Ami Olivier, ancien informaticien devenu gynécologue obstétricien et radiologue, Anonymize vise à répondre à la problématique d’échange de données de manière anonyme et sécurisée. Le fondateur s’était heurté à cette problématique en tentant d’alimenter Predibirth, un simulateur d’accouchement. Il lui manquait un outil pour échanger des données médicales avec les radiologues sans accéder à l’identité des patientes. Ami Olivier s’est alors allié à Louis Abraham, Damien Biro, et Christopher Yovanovitch, pour lancer Anonymize en 2020. L’objectif initial était de créer un outil de partage de données de santé sécurisé, adapté pour d’autres cas d’usages comme la mobilité, l’assurance, etc.
Au coeur de l’application d’Anonymize, l’API Secrecy.tech
Secrecy.me n’est pas une application classique. Elle dévoile quelques facettes des capacités de l’API Secrecy.tech, le coeur de l’offre de la start-up. Le site permet d’échanger des fichiers avec un tiers de manière totalement sécurisée, la solution effectuant un chiffrement des données de type end-to-end, sans tiers de confiance. Sa technologie a été imaginée par Louis Abraham, plus jeune polytechnicien de France en 2015, champion d’Europe de cryptographie, mais aussi chef d’orchestre et pianiste virtuose… « Nous chiffrons les données de bout en bout, une technologie que l’on ne retrouve que sur quelques applications de messagerie mobile. La plupart des sites font du chiffrement en transit (SSL), certains font du chiffrement au repos (at rest) ; mais presque personne n’implémente le chiffrement de bout en bout. » La technologie développée par Anonymize se compose d’une partie client qui assure l’authentification et effectue le chiffrement/déchiffrement des données. La partie serveur ne fait que gérer les échanges entre personnes. « Nous proposons un modèle totalement serverless, précise Louis Abraham. Le développeur client n’aura plus à coder de back-end ni à déployer de serveur. Il peut coder son front-end et accéder à notre API en quelques lignes de code. »
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Un business modèle en devenir
L’API Secrecy.tech, destinée au marché Entreprise, doit être lancée dans quelques mois. La partie cliente sera publiée en open source. À terme, le business model de Secrecy.tech sera de prélever 1% du montant des transactions si le service BtoB est payant, ou restera gratuit pour les start-up qui proposeront un service lui-même gratuit. « Ce qui est révolutionnaire, c’est que nous gérons le stockage, ajoute Louis Abraham. L’utilisateur peut partager ses données entre plusieurs applications à partir d’un compte unique. Un bouton d’authentification lui permet de se connecter à son compte Secrecy, où il peut définir quelle information il souhaite partager de manière sécurisée avec chaque site. De plus, il peut générer une identité différente pour chaque application afin de ne pas être tracé entre les différents services. » La start-up fait aujourd’hui partie du programme start-up d’OVH, un fournisseur cloud certifié SecNumCloud et hébergeur de données de santé. L’offre Anonymize sera aussi disponible sur Scaleway.
Le service Secrecy.me est accessible à tous et peut être utilisé gratuitement jusqu’à la limite de 20 Go, mais Anonymize n’a pas vocation à rester sur le marché B to C.
LE PITCH
LOUIS ABRAHAM, cofondateur et CTO d’Anonymize : « Le chiffrement des données de bout en bout se retrouve sur quelques applications de messagerie mobile, mais pas encore sur les services internet »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2020
SIÈGE : Paris
ORIGINE : Idée originale
EFFECTIF : 10 collaborateurs
FINANCEMENT : 600 k€ (fondateurs), 300 k€ (business angels)
CA : NC
RÉFÉRENCES : BabyProgress (Predibirth), Digimat, Muses Europe