Data / IA
Deux entreprises françaises sur trois explorent ou mettent en œuvre l’IA
Par Laurent Delattre, publié le 28 février 2020
Une nouvelle étude Morning Consult et IBM trace un état de l’adoption de l’intelligence artificielle dans les entreprises françaises.
Il y a quelques semaines, IBM, en association avec Morning Consult, publiait les résultats d’une étude mondiale « From Roadblock to Scale: The Global Sprint Towards AI » réalisée auprès de 4500 DSI à travers le monde qui montrait notamment que 45% des grandes entreprises (plus de 1000 salariés) avaient déjà adopté l’IA alors que seulement 29% des PME (moins de 1000 salariés) avaient franchi le pas du machine learning et de l’intelligence artificielle.
L’étude mondiale montrait également que le manque d’expérience et de connaissance dans ces domaines était le principal frein d’adoption pour 37% des DSI devant un univers de données trop en silos (31%) et le manque d’outils (26%). Enfin 78% des responsables interrogés estimaient qu’il était très important, voire même critique, de pouvoir faire confiance dans l’équité et la fiabilité des résultats produits par les IA.
Morning Consult et IBM viennent de dévoiler les résultats propres à la France de cette étude réalisée auprès de 501 DSI et décideurs IT d’entreprises de l’hexagone.
Il apparaît que seulement 30% des entreprises françaises interrogées ont activement déjà déployé de l’Intelligence Artificielle dans un cadre opérationnel. Toutefois, 36% des entreprises, si elles ne l’ont pas déployé, ont intensifié l’exploration de son potentiel. 26% ne s’y sont pas encore concrètement intéressées.
Parmi les entreprises françaises qui ont déployé ou expérimentent l’IA, 46% investissent dans la formation et dans le renforcement des équipes dédiées à ces projets. 32% investissent dans des applications IA prêtes à l’emploi et 30% dans des outils clés en main permettant de construire ses propres modèles et applications. Elles ne sont en revanche que 22% à travailler sur des solutions propriétaires et 13% à investir sur de la R&D.
Cette adoption de l’IA est portée en priorité par des besoins métiers mais aussi par la culture d’entreprise et par la concurrence.
En matière de déploiement, c’est dans la sécurité des données que l’usage de l’IA s’est imposée en priorité suivi par le support client et les assistants virtuels. D’une manière générale, les domaines de la sécurité sont très représentés dans ces premières implémentations de l’IA.
Comme à l’échelon international, le manque de compétences, la manque de gouvernance les données et le manque d’outils constituent les plus grands obstacles à une adoption plus généralisée du machine learning et plus généralement de l’IA : 27 % des répondants français citent l’expertise ou les connaissances limitées en IA comme le principal obstacle à l’adoption réussie de ces technologies dans leur entreprise, devant la complexité et le cloisonnement des données (26 %) ainsi que le manque d’outils pour développer des modèles d’IA (22 %).
Enfin, 64% des répondants en France affirment qu’il est « très » ou « extrêmement important » qu’ils puissent avoir confiance dans la justesse, l’équité et la fiabilité des résultats de leur IA. Un chiffre étonnamment très inférieur à la moyenne internationale. Ils sont cependant 76% à estimer qu’il est essentiel pour leur Business d’être capable d’expliquer comment leur IA est arrivée à telle ou telle décision.
Bref, la France ne fait donc pas franchement figure d’exception ni dans son adoption de l’IA, ni dans sa perception, ni même dans sa gestion des freins qui en retardent l’apparition. Et c’est plutôt bon signe…