Newtech
D’ici deux ans, les opérations autonomes seront une réalité
Par Laurent Delattre, publié le 20 octobre 2023
L’IA s’infiltre dans chaque recoin de notre existence numérique… Y compris dans l’univers IT. Du diagnostic à la résolution, l’intelligence artificielle promet de transformer radicalement les opérations IT, des simples tâches aux décisions critiques, et de rendre nos systèmes IT véritablement autonomes.
Par Rohini Kasturi Directeur produit, SolarWinds
Nous sommes à l’aube de la révolution de l’IA. ChatGPT et d’autres grands modèles de langage (LLM) permettent d’interagir directement avec l’IA dans plusieurs cas d’utilisation courants. Pour la première fois, la plupart des consommateurs constatent qu’elle peut changer le monde. Même si de nombreux cas d’utilisation de l’IA générative sont nouveaux, cela fait des années qu’elle contribue à alimenter la partie dorsale de l’internet. Grâce à ce que l’on appelle l’AIOps (IA servant à améliorer les opérations informatiques), les équipes informatiques optimisent déjà le fonctionnement des sites web, des applications, des bases de données et de l’infrastructure.
Jusqu’à présent, ces capacités de l’IA sont élaborées sur des petits modèles de langage entraînés à répondre à des besoins spécifiques, comme l’identification et la résolution de problèmes informatiques. Toutefois, avec l’avènement de grands modèles de langage, la monde IT se rend compte qu’il existe des cas d’utilisation uniques allant au-delà des usages les plus courants pour les consommateurs, consistant notamment à créer des contenus ou à répondre à des questions.
Le modèle Codex d’OpenAI est entraîné sur des milliards de lignes de code et maîtriserait des douzaines de langages de programmation. GitHub a également lancé le système Copilot basé sur le modèle Codex d’OpenAI pouvant créer du code en écoutant des invites en langage naturel, puis détecter des erreurs tout en suggérant des recommandations pour les résoudre. Les analystes de Forrester prévoient que l’IA pourra effectuer d’autres tâches de génie logiciel, comme la génération de tests. Plus que jamais, les opérations autonomes, durant lesquelles l’IA et l’apprentissage automatique peuvent se charger entièrement des tâches de prévision et de prise de décision, deviennent une réalité.
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Lorsque l’IA assure la gestion d’environnements informatiques complexes (plusieurs réseaux, applications, bases de données, infrastructures, etc.), l’avenir semble à la fois exaltant et inquiétant. Puisque les opérations autonomes vont soulager les équipes IT d’un énorme fardeau, la question est de savoir si ces personnes vont garder leur emploi. Cette préoccupation est certes compréhensible mais erronée, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, les entreprises rencontrent déjà des difficultés de recrutement pour gérer des environnements de plus en plus complexes. Ces environnements vont devenir toujours plus compliqués notamment, selon de nombreux professionnels, par l’accélération de l’informatique hybride. Ensuite, pour les équipes informatiques surmenées, les opérations autonomes ne remplaceront que les tâches simples, non pas leur emploi.
En quoi consisteront les opérations autonomes ? Alors que beaucoup d’entre nous perçoivent l’avenir avec l’IA comme un univers de science-fiction, les interactions avec l’IA des opérations autonomes auront lieu via des processus que l’on utilise déjà quotidiennement, et sembleront très « normales ». Les professionnels de l’informatique pourront converser avec ces systèmes d’observabilité optimisés par l’IA via Microsoft Teams ou Slack, en langage naturel, ou encore communiquer leurs contrats SLA et leurs exigences opérationnelles via un message simple pour que la plateforme d’IA les exécute. Cela leur permettra de libérer du temps et d’assurer la cohérence des produits et services de l’entreprise en termes de qualité et de livraison.
Les avantages des opérations autonomes ne s’arrêtent pas à la gestion de l’environnement informatique. Après avoir exécuté des tâches de surveillance et de correction d’erreurs, l’IA en arrière-plan peut également générer des rapports d’information sur ces tâches. Elle peut ainsi créer des présentations destinées au conseil d’administration ou aux clients pour leur détailler les performances de l’environnement et indiquer que l’entreprise respecte ses contrats SLA.
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Puisque les opérations autonomes permettent de converser en langage simple de manière interactive, je pense réellement qu’elles feront partie de notre quotidien d’ici deux ans. Grâce à la puissance de l’IA générative, les utilisateurs peuvent saisir du texte brut et recevoir le contenu dont ils ont besoin, à savoir des rapports, des lignes de code ou une analyse des anomalies. C’est le changement de paradigme que le secteur attend depuis longtemps.
Exemple parmi d’autres d’utilisation des opérations autonomes, SentinelOne a récemment lancé une plateforme de détection des menaces qui utilise des couches de technologie d’IA pour garantir la sécurité et déclencher en temps réel des interventions autonomes en présence de menaces et d’attaques. Cela représente un revirement de taille en matière de cybersécurité, car l’IA détecte les problèmes et déclenche des actions correctives et des interventions dans la totalité de l’environnement.
Alors que les équipes informatiques et spécialisées dans le cloud consacreraient environ 44 % de leur temps aux tâches routinières, un potentiel remarquable va se dégager. Imaginons toutes les innovations possibles avec ce temps désormais disponible. Les opérations autonomes vont permettre d’optimiser la rapidité, l’agilité, l’échelle et la sécurité dans le domaine informatique, et l’impact résultant sera considérable.
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